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    - Bon! Aujourd’hui c’est qui ton préféré?
    Amusé, je regardais mon amie Cornelia, jolie brunette pleine de punch et de verve, se planter devant moi les poings sur les hanches et l’air déterminé.
    Je haussais les épaules, juste pour l’énerver un peu.
    - Je ne sais pas vraiment. Ils ont pas mal embelli pendant les vacances, alors c‘est dur de choisir…
    - Ouais, un peu comme toi en fait. Tout le monde te matte et n’arrête pas d’en parler depuis la rentrée.
    Elle se mordit la lèvre inférieure, marquant une hésitation.
    - Mais je dois avouer que c’est vrai, tu es devenu canon. Les vacances d’hiver ça te réussi!
    Je m’esclaffais. Bon sang, sa franchise me ferait toujours rire!
    - Ah bon, je suis « devenu »? Parce qu’avant j’étais quoi? Un thon?
    - Oh non! Mais tu étais juste entre les deux, donc tu étais « bof »!
    On riait encore en installant les terrains de badminton, une tâche barbante que personne, en cours d’EPS, n’avait envie de faire, mais comme ça rapportait des points….
    C’était vrai que les vacances d’hiver m’avaient réussi, elles m’avaient fait un bien fou! J’avais passé deux semaines ensoleillées à la montagne, partageant mon temps entre le ski, le snowboard et la musculation avec mon père. Slalomer comme un malade sur les pistes couvertes de neige poudreuse et soulever des poids qui faisaient trois fois le mien, m’avaient requinqué, et j’avais énormément bronzé à cause de mes bains de soleil.
    Renvoyant un volant égaré vers un terrain voisin, j’essuyais mon front couvert de sueur et retournais à ma partie. Je gagnais 6 - 5.
    En plus d’avoir bronzé, j’avais pris cinq centimètres d’un seul coup et deux bons kilos de muscles, ce qui ne faisait que m’avantager. J’étais en forme, plein d’énergie, je me sentais bien mais surtout…beau.
    Je ne m’étais jamais trouvé attirant, enfin pas au sens de tombeur universel. Je n’étais pas moche, mais je restais plutôt banal comme mec : yeux marron, cheveux châtain clair, un visage rond avec des pommettes rondes, petite taille et pas de muscles….
    Non vraiment, je me fondais dans la masse depuis l’école Elémentaire, mais aujourd’hui, je me sentais différent, autant physiquement que mentalement.
    Un volant percuta l’arrière de ma tête dans un bruit feutré, et rebondit sur le sol. Je me penchais déjà pour le ramasser sans me rendre compte que quelqu’un faisait exactement la même chose.
    Dans le mouvement rapide que nous esquissâmes pour saisir la balle, nos mains se touchèrent.
    Ce contact fut bref, mais tout de même assez appuyé pour que des picotements me parcourent la main des doigts jusqu’au poignet.
    M’appuyant sur ma raquette pour me redresser - je venais d’avoir un coup de barre subitement - je relevais la tête….et reconnu le propriétaire du volant égaré.
    Julien, ou l’un des mes fantasmes le plus vivant, se tenait devant moi, un petit sourire aux lèvres et débordant de sex-appeal.
    - Désolé pour le coup, et merci d‘avoir voulu le ramasser, l’intention était bonne!
    Au bord de la syncope, je me forçais à déglutir. Seigneur, sa voix était si sexy!
    - Mais de rien…
    Il me lança un clin d’œil.
    - Bon j’y retourne! A plus!
    Je ne répondais pas, trop absorbé par le mouvement fluide de ses jambes et le roulement de ses fesses joliment rebondies sous le tissu en stretch de son survêtement.
    Une tape sur la tête me fit revenir sur Terre.
    - Arrête de le mater comme ça sinon les gens vont parler!
    - Je m’en fiche, les gens peuvent dire ce qu’ils veulent! La vache, t’as vu ça? Julien m’a adressé la parole! Il m’a parlé!
    Je sentais Cornelia au bord de la crise de rire, mais elle fit la moue pour ne pas céder.
    - Moui, c’est vrai que c’est un miracle! Lui qui ne t’as jamais adressé un mot de tout le trimestre, daigne enfin descendre de son piédestal pour t’adresser trois mots!
    - Ouais, et après c’est moi qui n’arrive pas à choisir entre son frère et lui!
    Nous nous esclaffâmes tout de même, morts de rire.
     
    Je passais aux vestiaires à la fin du cours de sport, histoire de me passer de l’eau sur le visage et de changer de t-shirt. Ramener un déodorant et utiliser un vêtement de rechange était une habitude que j’avais prise depuis mes entrainements avec mon père, car après avoir passé deux ou trois heures sur les machines, je ne supportais pas de sentir la sueur. Je souris devant la glace. Je n’arrivais toujours pas à me faire au changement, moi qui, avant les vacances détestais toute activité physique, j’étais devenu accro à tout ce qui me permettais de suer!
    Eclaboussant mon visage d’eau froide, je passais mes mains mouillées dans mes cheveux pour les rejeter vers l’arrière. Ils avaient beaucoup poussé pendant ces deux semaines de repos, et même le bandeau que j’utilisais n’était pas suffisant pour retenir les mèches trop longues qui me retombaient dans les yeux. Certaines d’entre elles étaient même devenues blondes à cause du soleil, et même si, en revanche, mes yeux n’avaient pas changé de couleur, ils n’étaient plus aussi ternes.
    Je retirais mon t-shirt sale et en enfilais un autre après m’être aspergé de déo. C’était parfaitement dégoûtant, mais je devais faire avec : cinq heures de cours me séparaient encore du moment où je pourrais enfin rentrer chez moi pour me prélasser sous la douche!
    Je rejoignais Cornelia dans la cour, qui comme à son habitude, épluchait une clémentine.
    Nous allions nous diriger vers les salles de cours lorsque Julien me rattrapa.
    - Hey! Ca va Corentin? Je t’ai vu jouer tout à l’heure, je savais pas que tu étais si bon!
    Si moi je me retenais de faire les gros yeux, Cornelia, elle, ne se gênait pas pour manifester sa surprise par le « O » de sa bouche grande ouverte. J’ai cru vouloir la fusiller.
    - Ah, euh merci. Tu n’es pas mal non plus.
    - Merci. Et depuis quand tu as de tels abdos? C’est apparu pendant les vacances?
    J’avais très envie de lui réponde un truc salé du genre : « Ah? Et depuis quand tu joues les vieux pervers voyeurs dans les vestiaires? C’est apparu pendant les vacances? »
    Mais bien sûr je n’ai pas du tout dit ça.
    - Oui, j’ai eu un programme…très intensif avec mon père. Semaines au ski.
    - Mmmh, je vois, ça te va très bien tu sais? Bon et bah, on se retrouve en cours hein? Allez à plus tard!
    - Ouais c’est ça….
    Cornelia qui n’avait rien dit jusqu’à maintenant, murmura une chose avec laquelle je fus tout de suite d’accord.
    - C’est moi ou, le beau prince s’est transformé en vilain crapaud?
     
    - Les notes ne sont pas fameuses… Bien sûr, il y a les exceptions habituelles, mais dans l’ensemble, les résultats sont médiocres. La moyenne du devoir est de 7!
    Des murmures de lamentations s’élevèrent de toute part, à commencer par moi, dont la note catastrophique frisait le ridicule : un misérable 6 sur 20 à un devoir de philo dont je ne cherchais même pas à connaître le coefficient, ne tenant pas à crever d’une syncope à l’âge honorable de 17 ans et demi.
    Mais j’entendais Cornelia jubiler et la voyais presque sautiller de joie sur sa chaise. Normal, on ne peut qu’être heureux d’avoir un 16 lorsque la moyenne du ledit devoir est de 7, c’est dire le niveau des autres notes…
    Le prof passait entre les rangs et distribuait toujours les pauvres copies barbouillées de rouge, n’ayant rien d’autre à faire d’autre que d’attendre qu’il ait fini, je laissais mon regard dériver sur sa silhouette famélique et sur son crâne dégarni. Je divaguais déjà depuis un bon moment lorsque, deux yeux d’un bleu profond rencontrèrent les miens et s’y soudèrent.
    Sachant pertinemment à qui appartenait cette paire d’yeux, j’adressais un petit sourire à son propriétaire, heureux de le voir rougir de façon si mignonne.
    S’il y avait des choses qui me faisaient réellement craquer chez Paul, il ne fallait pas chercher loin, car elles étaient simples et pour le moins évidentes.
    Il y avait d’abord ses yeux : leur éclat bleuté me donnait toujours l’impression de fondre.
    Ensuite, il y avait sa bouche : si pulpeuse et rosée! Combien de fois déjà m’étais-je imaginé en train de l’embrasser? De goûter à sa saveur et de butiner à ses lèvres?
    Et enfin sa personnalité douce et discrète qui me donnaient toujours ce besoin de le protéger. Elle était tellement différente de celle, si spontanée et incroyablement sensuelle, de son jumeau!
    D’ailleurs où était-il?
    Je détachais à regret mon regard de celui de Paul, pour le lancer à la recherche de Julien. Je le trouvais après quelques investigations, assis au deuxième rang, juste derrière son frère. Lui aussi me regardait.
     
    - Non mais tu l’imagines ça? Les deux me mataient! Et en même temps!
    - Oui, je sais, j’étais là et j’ai tout vu, même si je ne me suis pas manifestée!
    Elle posa une entrée sur son plateau. Des carottes râpées. Berk!
    - Qu’est-ce que tu veux que je te dise? T’as la côte! Et en plus ils sont jumeaux alors c’est normal qu’ils fassent les mêmes choses au même moment.
    Je grommelais en posant un plat de pâtes et de viande sur mon plateau, près de mon pain et de mon yaourt sucré.
    - Ouais, et bah c’est flippant ok? Surtout quand le jumeau à qui je ne parle pas et qui ne me parle pas se met tout d’un coup à me parler dès que j’ai plus la même tête, et que ses potes s’y mettent aussi!
    M’asseyant à une table du fond, je regardais mon amie rire aux éclats.
    - Quoi?
    - Haha! Bah voilà, t’as trouvé la réponse à ta question! Ils te matent parce que tu leur plaît!
    J’en restais tout con sur ma chaise.
    - Mais ils…Ils ne sont pas gays!
    Elle riait encore.
    - Et bah, visiblement si!
    - Ca alors…
    J’entamais mon repas d’un bon coup de fourchette, toujours sidéré par la possibilité que mes deux fantasmes vivants soient du même bord que moi. Bien sûr, j’avais toujours rêvé de pouvoir un jour poser les mains sur eux, mais jamais je n’avais imaginé que ça pourrait être possible!
    Je flottais encore sur mon petit nuage de bonheur, lorsque d’un coup de pied discret, Cornelia me fit signe de regarder derrière moi.
    Curieux, je le fis…pour me détourner aussitôt, les yeux grands ouverts de surprise.
    Retenant un cri d’exaltation - oui j’agissais comme une groupie -, je me penchais vers mon amie pour lui chuchoter à l‘oreille:
    - Non mais j’y crois pas, t’as vu ça? C’est pas vrai! Ils me suivent à la trace ou quoi?
    - J’en ai bien l’impression…
    Les jumeaux s’installèrent à la table située juste derrière la nôtre, et je me sentis durcir au contact appuyé du doux renflement des fesses de Julien, lorsqu’il se fraya un passage dans l’espace étroit entre les chaises occupées par d’autres élèves et par moi-même pour atteindre sa place.
    Retenant un hoquet de surprise, je me retournais et lui jetais un coup d’œil, histoire de m’assurer que c’était accidentel.
    Médusé, je vis peu à peu s’étirer sur son visage le sourire gourmand de Julien, et grandir sur ses joues les rougeurs de Paul. Il ne m’en fallu pas plus pour me confirmer l’intentionnel de la chose.
    Grommelant des choses inaudibles, je me dépêchais de terminer mon plateau, impatient de me soustraire à leurs regards insistants. Cornelia ne disait rien, qu’aurait-elle pu dire? J’avais la trique, et ça se voyait! Il me fallait à tout prix courir aux toilettes maintenant, sinon je n’aurais jamais le temps de me calmer.
    - Bon Nelly, à plus tard, je te rejoins au CDI*
    Elle hocha de la tête, et me regarda m’éloigner. J’étais désolé de la laisser en plan de cette façon, mais je n’avais pas vraiment le choix.
    Me débarrassant rapidement de mon plateau, je me précipitais dans le couloir en direction des chiottes, et m’engouffrais dans une cabine libre. Je déboutonnais mon pantalon, baissais mon boxer et me caressais vivement jusqu’à me faire jouir. Je ne m’attardais pas à fantasmer, j’en aurais bien le temps chez moi. La branlette au lycée, c’était pas très recommandé, je craignais d’être surpris.
    J’essuyais mes mains avec du papier-toilette, maudissant Julien et l’attirance qu’il exerçait sur moi, puis je me rhabillais, et sortais de la cabine…pour tomber sur lui.
    Julien était là, adossé à la porte de ma cabine, et il murmura, le ton badin:
    - Tu as été drôlement long. J’ai failli toquer pour savoir si tu avais besoin d’aide!
    J’ai préféré lui sourire, au lieu de lui foutre mon poing en pleine gueule.
    - Et bien, il ne fallait pas te gêner! Ca m’aurait aidé a débander plus vite!
    Il s’avança vers moi jusqu’à me plaquer contre le mur.
    - Tu es gay n’est-ce pas?
    Je plongeais mon regard brun dans le sien, tellement plus sombre que le mien.
    - Si je disais oui, ça ferait quoi?
    Il a esquissé un petit sourire coquin.
    - Ca ferait que tu aurais l’opportunité de pouvoir t’envoyer en l’air avec ceux que tu mates et qui te matent depuis qu’on arrivés dans la même classe.
    Je faisais de mon mieux pour ne pas laisser pendre ma mâchoire de stupéfaction. C’était trop beau pour être vrai!
    - Vraiment?
    - Vraiment.
    - Je trouve ça louche. Pourquoi tu as attendu jusqu’à maintenant pour me proposer ça? Et puis d’abord, qui te dit que j’ai envie de coucher avec l’un d’entre vous?
    Son regard s’est fait plus perçant, et son corps s’est collé au mien, me plaquant un peu plus contre le carrelage.
    - Ce n’est pas une blague, on a réellement envie de toi Corentin. Tu sens la bosse sous mon Jean? Et bien, Paul à la même, et tout les deux nous souffrons de ne pas pouvoir nous soulager…avec toi.
    Stupéfait, je déglutissais. Plus que jamais, je sentais son sexe gonflé contre le mien, et plus que jamais j’avais envie de le libérer de sa prison de tissu.
    Respirant difficilement, je m’efforçais de garder l’esprit clair.
    - Tu…Tu n’as pas répondu à ma question!
    Il a poussé un petit soupir, sans cesser de bouger son bassin contre le mien.
    - Je ne sais pas pourquoi j’ai attendu aussi longtemps….Peut-être est-ce parce que c’est avec Paul que tu t’entends le mieux, et que ça m’as, disons…un peu refroidi…
    Il plongea son visage dans le col de ma chemise, m’inondant le cou de son souffle chaud.
    - Et je sais que tu nous veux…tous les deux. Je ne suis pas stupide, j’ai bien vu les regards que tu nous lançais ce matin, et ce midi…et tous les autres aussi, je les ai vus. Nous les avons vus!
    Coincé. J’étais littéralement coincé, mais j’étais également aux anges! Enfin, mes rêves devenaient réalité!
    - Très bien, je m’avoue vaincu, mais…Ton frère n’a rien a dire là-dessus?
    - Paul fait le guet dans le couloir. Il a préféré me laisser te séduire et te persuader de venir chez nous ce soir, il s’est senti trop timide pour le faire.
    - Vous êtes vraiment différents l’un et l’autre…
    - Oh tu crois? Hum, n’en sois pas si sûr, tu serais surpris de voir ce qu’il en est réellement lorsqu’il est dans…un certain état d’esprit.
    Je relevais un sourcil, intrigué par ses paroles sibyllines. Que voulait-il dire par-là? Que Paul avait une sorte de deuxième personnalité?
    Julien s’est mit à rire doucement.
    - Ne cherche pas, tu ne trouveras pas.
    Son regard avait soudainement pris la couleur d’un puits sans fond, et brillait comme l’encre de Chine la plus pure.
    - Tu connais notre adresse?
    - Oui.
    - Alors nous t’attendrons ce soir, vers 20 heures, ne sois pas en retard…
    Puis sans prévenir, sa bouche fondit sur la mienne pour m’emporter dans un baiser profond et langoureux.
    Ravi de cette initiative, je nouais mes bras autours de son cou et me collais à lui. Excité et impatient, j’ouvrais les mains et fourrageais avec fougue dans ses cheveux d‘un noir ébène, me dressant sur la pointe des pieds pour atteindre son mètre quatre-vingt.
    Mais toute bonne chose a une fin, et ce fut avec douceur, mais fermeté qu’il retira mes bras de son cou et qu’il s’éloigna de moi.
    Se léchant les lèvres avec gourmandise, il y recueilli les dernières traces de salive et me lança:
    - Y a pas à dire, tu es devenu vraiment canon Corentin…
     
    Les cours passèrent à une vitesse folle, jamais encore une journée de lycée ne m’avais parue aussi courte…et je m’en réjouissais.
    J’avais raconté toute la scène à Cornelia, qui n’avait pas vraiment apprécié. Un plan à trois selon elle, et surtout entre mecs, était plein de risques et plus qu’inconvenant. Mais elle pouvait dire ce qu’elle voulait, je savais très bien qu’elle était contente pour moi.
    Je me présentais chez les jumeaux à 20 heures pétantes, vêtu de mes atours les plus sexys.
    Leurs parents, m’expliquèrent-ils, étaient partis rendre visite à leur famille éloignée, et ne devaient revenir qu’à la fin de la semaine…
    Ce qui leur permettait de disposer de l’appartement à loisir!
    Ils envahirent ma bouche de baisers langoureux, chacun mêlant sa langue à la mienne dans un ballet des plus érotiques.
    Ils voulurent me déshabiller, et glissant leurs mains impatientes sous mon manteau de laine grise, ils découvrirent mon torse, nouvellement musclé, moulé dans un fin débardeur en résilles, puis sous le pantalon de velours, mes fesses, musclées elles aussi, traversées par un string de soie noire.
    L’envie de porter un tel sous-vêtement m’avais titillée dès que j’étais rentré chez moi pour me changer, car je connaissais son effet sur mes conquêtes : il était dévastateur.
    - Bon sang, c’est pas possible d’être aussi bien foutu!
    - Oui, je suis presque jaloux de ce bout de tissu bien trop collé à ton magnifique postérieur…
    Alors que débutaient les premières caresses, je me rendais compte avec ébahissement, que c’était Paul qui menait la danse…ou plutôt nos ébats. Cela me faisait tout drôle de voir les rôles inversés, et je comprenais mieux à présent, pourquoi Julien m’avait parlé d’un changement de comportement en ce qui concernait son frère : le doux agneau devenait loup une fois la nuit tombée…et ça me plaisait!
    Une fois arrivé dans leur chambre, j’observais leurs lits accolés, et m’y allongeais, totalement nu sous leurs regards affamés, pour commencer à me caresser pour les exciter un peu plus.
    Mon bas-ventre désormais dur, et mon regard humide de plaisir suffirent à les faire craquer, et ils se jetèrent sur moi, le regard brûlant.
    Pendant longtemps, et très longuement, leurs mains et leurs bouches parcoururent mon corps avec précision, me faisant frissonner, gémir, et crier. L’excitation se mêlait à la chaleur torride de nos corps, nous faisant transpirer et haleter de plaisir. Ce parfum musqué et la brillance de nos corps en sueur suffisaient à me faire perdre la tête, et d’un coup de hanche impérieux, je m’enfonçais un peu plus dans la bouche soyeuse de Julien qui me caressait les fesses d’une main ferme. Paul jouit dans la mienne et je m’appliquais à tout avaler, me délectant de cette semence si longuement désirée.
    Je jouis à mon tour lorsque la langue, puis le doigt de Julien me pénétrèrent, s’enfonçant puissamment en moi. La sensation était nouvelle pour moi car je n’avais jamais encore été pris, étant habituellement actif. Tout était une première pour moi, car je n’avais jamais encore participé à une partouse et l’adrénaline me grisait.
    Julien s’allongea sur le dos, les jambes écartées à l’extrême pour me présenter son anus rosé et son sexe encore dur. Le sourire aux lèvres, il me fit signe d’approcher, mais j’hésitais, n’était-il pas le dominant?
    Sentant mon hésitation, Paul se plaça derrière moi, frottant sa verge tout cotre ma raie, mordillant goulûment le lobe de mon oreille jusqu’à me faire frémir, et murmura:
    - Tu réfléchis trop Cori… Julien est un passif. Malgré sa grande gueule, il ne peut pas résister devant une grosse queue… Allez vas-y…
    Le langage de Paul était cru, bien trop cru pour l’image de garçon calme et timide que j’avais de lui. Mais je n’avais pas le temps ni l’envie de me préoccuper de ça pour l’instant, car j’étais à nouveau dur et excité à mort.
    Humidifiant abondamment mes doigts de salive, je les introduisais doucement en lui l‘un après l‘autre, cherchant le point sensible qui le ferait crier de plaisir.
    Entre temps, Paul m’avais placé à quatre pattes et me léchait du bout de sa langue brûlante, cherchant à me pénétrer de celle-ci, me faisant haleter et gémir d‘impatience.
    Le plaisir que Paul me procurait devenait si intense en moi que j’eus du mal à rester concentré sur la préparation de Julien. Mais bientôt, je trouvais le petit renflement de sa prostate et le stimulais doucement du bout de mes doigts. Immédiatement, il se cambra au-dessus des draps, agrippant les couvertures d’une poigne féroce, cherchant mes lèvres, le visage ravagé par la jouissance qui montait en lui. Excité par ce spectacle et par la langue inquisitrice de Paul sur mon anus, je me penchais pour céder à la demande muette de Julien et mêlais ma langue à la sienne, heureux de pouvoir explorer sa bouche à mon aise.
    C’est à ce moment que Paul incéra deux doigts en moi, les bougeant rapidement pour détendre mon entrée serrée. Puis Julien se plaça lui aussi à quatre pattes, tandis que je me collais à lui, et Paul à moi.
    Doucement, je posais la tête de mon pénis sur son entrée dilatée, et sur un signe de lui, je me poussais jusqu’au fond de lui, me concentrant pour rester doux et ne pas jouir dans l’instant tellement le contact de son fourreau intime était incroyable. Être en Julien était si bon!
    Sentant que Paul s’impatientait, je me reculais vers lui pour qu’il me pénètre à son tour. Mais je ne pu retenir une grimace de douleur et de surprise lorsque je le sentis forcer un peu pour s’enfoncer en moi. Chacun de ses râles marquait une étape de sa progression lente et mesurée, et connaissant son impatience, je le remerciais mentalement d’être si doux.
    Bientôt, il buta au fond de moi, et je fus prisonnier des deux frères. Avec Paul en moi et Julien autour de moi, j’étais à la fois l’actif et le passif, le dominant et le dominé…et j’aimais ça!
    Sentant ma tension, Paul me caressa doucement les fesses, le bassin et le torse pour me calmer, puis lorsque je tournais la tête vers lui pour l’embrasser avec fougue, il comprit qu’il pouvait bouger.
    Ces hanches se murent d’abord en moi avec douceur, soucieux de ne me donner du plaisir, puis il accéléra, m’entrainant avec lui dans une danse sauvagement sensuelle et impudique.
    J’allais et venais en Julien avec la même cadence, m’accordant au rythme de Paul pour garder la même unité de mouvement, nous sentant en parfaite osmose.
    Le plaisir que je ressentais était indéfinissable : les frottements de la verge de Paul contre les parois de mon anus et les répercutions puissantes de son gland sur ma prostate, me faisaient violemment frissonner, multipliant par dix le plaisir que j’avais de pénétrer Julien encore et encore, de sentir autour de moi sa chaleur de fournaise et la soie de son anus qui se rétractait de plus en plus rapidement.
    Je me sentais tomber, noyé que j’étais dans cet insoutenable tourbillon de plaisir. Puis incapable de me maîtriser, je me mis à crier lorsque Paul accéléra la cadence, m’obligeant à faire de même, me propulsant dans un autre monde où les limites n’avaient plus droit de cité.
    La jouissance explosa en nous sans prévenir, nous laissant tremblants et frissonnants sur les draps.
     
    Plus tard, lorsqu’on a retrouvé assez de lucidité on a remis ça, encore et encore jusqu’à l’épuisement.
    Je n’avais dormi que quelques heures, et c’est à peine si j’arrivais à marcher le lendemain matin.
    J’arrivais en retard en cours d’économie, sous le regard désapprobateur du professeur et de Cornelia assise à ma droite.
    Elle m’apostropha dès que j’eus posé une fesse douloureuse sur ma chaise.
    - Ecoute, je ne veux pas savoir ce que vous avez fait - même si je l’imagine parfaitement - mais je dois te dire que les cernes ne te vont pas!
    Je la regardais, épuisé mais radieux.
    - Merci, je te souhaite aussi le bonjour!
    Je me détournais d‘elle pour jeter un regard circulaire sur les élèves de ma classe, à la recherche des visages familiers de mes amants d‘une nuit... et peut-être de bien d’autres.
    Je trouvais rapidement Paul, assis au dernier rang, puis Julien, avachi sur sa chaise dans la rangée du milieu, et tout deux piquaient un somme matinal.
    J’étais rayonnant de bonne humeur malgré ma fatigue. Et mon sourire ne voulait pas quitter mes lèvres même si je souffrais le martyr au niveau de ma chaise.
    En fait, je planais littéralement! J’avais le cœur trop léger et euphorique pour revenir sur Terre.
    La tête enfoncée entre mes bras croisés sur la table, j’avais gardé les yeux fermés pour revivre comme dans un rêve la nuit d’hier, pour savourer en silence le lien qui, de fil en aiguille, s’était tissé entre nous sans que je m’en aperçoive…. J’avais eu une chance inouïe!
    Et je la dégustais avec délices.

     

     


     

     

    Billet :

    Le titre de cette fiction est arrivé bien après que j’aie terminé sa rédaction. Ca n’arrive pas souvent, mais lorsque c’est le cas… et bien c’est chiant. J’ai mis plus d’une semaine avant de trouver le titre adéquat. Je ne savais pas comment l’appeler.
    Cette histoire est une sorte de commande que ma meilleure amie de l’époque m’a passé. Si je me souviens bien, c’était au lycée durant notre année de 1ere et elle craquait sur deux garçons de sa classe. Les prénoms ont été modifiés, ils n’étaient pas jumeaux, les évènements ont été complètement inventés,  et elle n’est sortie avec aucun d’eux, mais il y a un fait exact : elle ne savait pas lequel choisir.
    Son histoire m’a inspirée, et elle m’a donné toute latitude pour écrire ce qui me venait en tête. Ce threesome est intéressant car je n’en avais encore jamais écrit, il a donc été un bon exercice. Ecrire sur un couple en ne faisant usage que du masculin, tout en évitant les répétitions de pronoms et d’adjectifs est déjà généralement acrobatique, alors un lemon avec trois hommes… Ce fut à s’en arracher les cheveux. Mais l’important est que j’ai réussi à le rédiger à peu près correctement, et j’en suis assez contente. En plus il plait beaucoup, alors que demander de plus?


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