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    Monsieur Moudulong, cinquantenaire bedonnant, quelque peu chauve et court sur pattes, est un homme tout à fait respectable et avec beaucoup de principes. Marié à une femme tout aussi respectable et toute aussi ridée que lui, père de trois grands enfants bientôt tous déjà mariés eux-aussi à des épouses toutes aussi respectables.
    Monsieur Moudulong est un homme d’affaire très, très riche parfaitement en règle avec la justice, et comme il n’aime pas ce qui dépasse ou ce qui est de travers, il aime bien vérifier ses affaires par lui-même.
    C’est donc dans cet état d’esprit que monsieur Moudulong s’est déplacé en personne jusque sur le chantier de sa nouvelle entreprise. Il a bien sûr prit tout son courage pour sortir sa magnifique Berline noire de collection de son garage bourré d’antivol de sa superbe villa, pour la garer sur la tonne de poussière que soulevaient les hommes pleins de sueur à cause de la chaleur et du soleil.
    En entrant dans l’ascenseur, monsieur constata que tout y était parfaitement en règle et il le nota fièrement sur son calepin.
    Il visita ainsi chaque étage, dérangeant les ouvriers, et posa toutes sortes de questions qu’il jugeait vitales mais qui étaient en vérité enquiquinantes pour eux. La nouvelle que « le patron faisait chier », fit bientôt le tour du chantier, et chaque ouvrier abandonna sa tâche pour rejoindre l’étage où le paquet de question faisait rage et se foutre de lui à loisir.
    Monsieur Moudulong continuait toujours à poser ses questions, un sourire affable sur ses grosses bajoues flasques, sans se rendre compte de ce qui se tramait à son insu.
    Bien satisfait des réponses glanées dans son petit calepin, et certain d’avoir fait un bon travail de patron, il allait retourner à sa voiture et une fois chez lui, profiterait du thé glacé que sa chère femme adorée lui aurait fait pour son retour.
    Ce genre de projet confortable était si bien ancré dans son esprit qu’il ne pensait plus qu’à ça et rendit si distrait, qu’il ne vit pas la planche posée en travers de son chemin.
    Il arriva ce qu’il arriva: son pied chaussé de jolies Gucci butta contre la planche, et tout le gros corps de monsieur Moudulong fut projeté sur un mur de contreplaqué. Logiquement, il aurait dû rebondir dessus et tomber sur les fesses, les quatre fers en l’air. Mais, contre toute attente, son torse fit un grand trou dans le mur et le coinça aux hanches, de sorte qu’il ait la tête et le haut du corps dans un bureau en construction et le reste, autrement dit le postérieur et les jambes en direction des ouvriers.
    Monsieur Moudulong était extrêmement gêné de sa posture, car jamais au grand jamais, il ne lui était arrivé pareille sottise!
    Il essaya tant bien que mal de se dépêtrer de là, de se sortir de ce satané mur en contreplaqué, mais à mesure qu’il se débattait, et se tortillait, il lui paraissait impossible de se débrouiller tout seul.
    Il lui fallait de l’aide.
    Oui mais celle de qui?
    Il ne pouvait décemment pas demander à de vulgaires ouvriers de le sortir de ce guêpier! Leurs mains sales et leurs corps gouttant de transpiration allaient salir son costume fait sur mesure et laisser leur odeur malpropre sur son bien trop respectable corps!
    Résolu, mais néanmoins décidé, il leur cria:
    « Excusez-moi, messieurs! L’un d’entre vous pourrait-il aller me chercher de l’aide? »
    Un silence de mort suivit ses paroles, c’était comme si plus personne n’était plus à cet étage du chantier. Monsieur Moudulong commençait sérieusement à baliser et à envisager de hurler au secours comme les princesses de conte de fée, lorsqu’il entendit un craquement derrière lui.
    Mort de peur, et un peu cardiaque il faut le dire, le bon monsieur cria de terreur et sursauta, enfin tressauta car il ne pouvait pas faire un mouvement, coincé comme il l’était.
    Tendant l’oreille, il ne perçut plus aucun bruit et se cru de nouveau seul, mais il perçut une voix, bien qu’elle soit un peut étouffée par le mur.
    « Pourquoi irions-nous chercher de l’aide, alors que deux d’entre nous peuvent aisément vous sortir du trou où vous vous êtes fourré…patron? »
    Des rires gras et ouvertement moqueurs retentirent soudainement autour de lui, le faisant se recroqueviller sur pace.
    Il n’arrivait pas à y croire, des ouvriers, de vulgaires ouvriers se moquaient de lui! Sans parler du fait qu’ils enfonçaient le clou en lui rappelant que c’était à lui-même qu’il devait sa position gênante…
    « Allez me chercher de l’aide je vous ai dit! Je ne veux pas que vous me touchiez! Vous êtes sales et répugnants, je ne veux pas que vos sales mains d’ouvriers incultes et inférieurs se posent sur moi! »
    Un nouveau silence empli l’étage, mais cette fois, il semblait porter une vague de dégoût quasiment palpable.
    Une main calleuse se posa sur son volumineux postérieur, et s’y balada avec nonchalance, les fessant par intermittence, ce qui arrachait au pauvre monsieur Moudulong de petits cris de souris. Jamais personne encore ne l’avait touché de manière si familière à cet endroit si…personnel de son corps!
    « D’accord, patron, je crois qu’une petite mise au point s’impose. D’abord, laissez-moi vous détromper tout de suite, nous ne sommes pas incultes. La plupart d’entre nous ont des diplômes et des masters, ils font ce travail parce que soit, il n’y avait pas de travail pour eux, soit on se débrouillait pour le leur faire croire. Alors laissez-moi vous dire que le trois quart de vos ouvriers sont surqualifiés et sous payés. »
    Un murmure d’assentiment résonna.
    « Ensuite, patron, nous détestons les gens comme vous. Nous sommes dégoûtés par votre espèce qui se dit de la haute mais qui ne vaut pas mieux qu’un ver de vase. Vous nous dites inférieur à vous parce que nous travaillons à la sueur de notre front pour votre confort, ce que je suis sûr vous n’avez jamais eu à faire, et que nous ne sommes pas aussi riches que vous? Alors laissez-moi vous dire que j’en ai rien à faire de votre pognon, parce que je suis riche de bien autre chose, quelque chose que vous ne connaîtrez jamais parce que vous êtes incapable de vous le procurer car ça ne s’achète pas! Vous savez ce que c‘est? L‘intégrité!»
    Des acclamations puissantes surgirent de nulle part et monsieur Moudulong, se rendit compte effrayé, que tous les ouvriers du chantier semblaient s’être rassemblés autour d’eux!
    « Et enfin, patron, sachez une bonne chose, tout le monde ici à une dent contre vous et plus particulièrement aujourd’hui vu le bordel que vous avez foutu avec toutes vos questions connes qui n’arrêtaient pas de nous interrompre. La moitié des mecs est gay et l’autre vous déteste rien que pour ce que vous venez de dire, alors nous avons tous décidé une chose: on va vous punir. »
    Des gays? Que venaient faire ces êtres infâmes sur son chantier? Ils allaient le punir? Et comment? Que signifiait tout cela?
    Une vilaine sueur froide venait de faire son apparition sur le vieux front ridé de monsieur Moudulong. Il n’aimait pas du tout, mais alors pas du tout la tournure que prenait les événements.
    Silencieusement, il pria le ciel en espérant que quelqu’un vienne à son secours, mais malheureusement, le ciel semblait en avoir décidé autrement.
    La lame d’un cutter déchira son pantalon, puis découpa son caleçon, exposant son pitoyable derrière à la vue de tous.
    « T u vas déguster mon joli, prépares-toi à ne plus pouvoir marcher d’ici un bout de temps! »
    Des rires gras et de plus en plus proches retentirent autour de lui, le paralysant de frayeur. Comment ça il ne pourrait plus marcher? Allaient-ils lui casser les os des jambes? Dans ce cas, à quoi servait le fait d’être cul nu?
    Monsieur Moudulong en était là de ses réflexions lorsque le contact douloureusement puissant d’un jet de Car-Wash sur ses fesses le fit perdre le fil de ses pensées et hurler comme jamais il ne l’avait fait de sa vie. Le jet s’interrompit bientôt, le laissant défait et tremblant.
    Son corps était parcouru de tremblements frénétiques, et de petits cris choqués et incontrôlés s’échappaient de sa bouche figée dans « O » des plus éloquents.
    « Nous t’avons nettoyé, nous ne voulons pas être infectés par ta bêtise patron lorsque nous allons te punir. En plus, vu comme il fait chaud, je suis sûr que tu avais sérieusement besoin d’une douche. »
    De nouveaux rires s’élevèrent et monsieur Moudulong était plus anxieux que jamais.
    « Tu vois patron, je vais te faire une fleur, histoire de te montrer que je peux être gentil. Comme tu ne peux rien voir, je vais te décrire ce qu’il se passe ici. Les hommes ont formé une file indienne, ils ont leurs pantalons jusqu’aux chevilles et ils s’astiquent le manche en attendant que je leur donne le signal. Tu as de la chance, il n’y a que la moitié gay, les autres ne sont pas tentés, ils préfèrent admirer le spectacle, moi non plus j’ai pas envie de te toucher. Estimes-toi heureux de ne pas avoir tous les mecs à supporter, tu n’en aura que la moitié! Allez-y les gars! »
    Le pauvre homme n’avait rien comprit au discours de l’ouvrier et rien avait eu le temps d’atteindre son cerveau car avant d’en avoir l’occasion, deux mains fermes lui saisit les fesses et commença à les malaxer.
    Prit de stupeur, il hurla et tenta de se débattre.
    « Non! Non! Lâchez-moi bande de détritus! Je vous enverrais la police et mes avocats! Je vous ferais payer jusqu’à ce vous me demandiez grâce! »
    L’idée qu’il n’aurait pas du ouvrir sa grande bouche le traversa lorsque le gland énorme d’un pénis tout aussi énorme força l’entrée de son anus très serré par la peur.
    Monsieur Moudulong, choqué pour la vie, se mit à hurler de toute sa gorge et de tous ses poumons. Il hurla sa peur, sa douleur, sa colère, son effroi, sa haine, et lorsque ce gland inquisiteur percuta sa prostate, son plaisir.
    Estomaqué, il en resta coi et les yeux grand ouverts. Jamais encore il n’avait ressenti un plaisir sexuel aussi puissant, même pas avec son honorable femme envers qui, il accomplissait son devoir conjugal toutes les semaines.
    Il n’arrivait pas décrire le maelström d’émotions, ni à mettre un nom sur les sensations que cette énorme hampe de chair durcie suscitaient en lui. Elle glissait, imposante et massive, en lui, dans cet étroit conduit qui était fait pour rejeter et non recevoir. Elle le culbutait avec force, se poussait au plus profond de son corps dans un mouvement délicieusement indécent, faisant naître en lui de violentes pulsions qui lui étaient jusqu’ici inconnues.
    Il ne se rendait pas compte qu’il hurlait de plaisir, mais les hommes eux, s’en rendaient parfaitement compte. Ils souriaient et riaient devant ce petit gros pleurnichard et plein aux as qui se faisait sodomiser en criant comme une pucelle, le spectacle était fascinant, et en valait le coup d’œil!
    Monsieur Moudulong n’avait jamais été un éjaculateur précoce, mais pour une raison inconnue de lui, son pénis s’évertuait à éjaculer deux fois plus vite que d’habitude et il l’avait fait pas moins de trois fois déjà.
    L’énorme pénis se retira de son anus et fut remplacé par un autre, un peu plus petit mais tout aussi vigoureux. Les vas et vient furent plus rapides, plus puissants mais moins nombreux, il éjacula vite. Puis en vint ensuite un autre qui le branla avec plaisir, et encore un autre qui le défonça carrément. Ce fut ainsi jusqu’à ce que tous les ouvriers aient prit leur pied, laissant sur le chantier un monsieur Moudulong consterné et éreinté à la limite de l’évanouissement.
    Il ne savait pas à quoi il pouvait bien ressembler ainsi prostré, les fesses en arrière couvertes de sperme et le trou plus ouvert qu’un canyon, mais surtout, il était sur un petit nuage. Jamais encore de sa vie, il n’avait éprouvé pareil plaisir si proche de la plénitude, et cela, il le devait à ses ouvriers.
     
    Quelques heures plus tard, des policiers firent irruption sur le chantier et trouvèrent monsieur Moudulong. Ils avaient été appelés par sa respectable femme, qui voyant que son délicieux mari ne rentrait pas, avait paniqué. Les policiers, consternés de voir dans quelle position fâcheuse se trouvait le magna des affaires, furent bien tentés d’en profiter. Mais leur chef de section menaça de les castrer si jamais ils tentaient quoi que ce soit. A l’aide de grosses pinces et d’huile de coude, ils sortirent le gros monsieur de sa prison de plâtre et l’emmenèrent à l’hôpital où il reçu tous les soins et la discrétion due à sa situation plutôt délicate.
    Bien sûr, l’affaire fut étouffée et aucun bruit ne paru dans la presse, madame Moudulong s’en était assurée.
    Tout de même mortifiée par le drame qui avait touché son mari, elle attendit que celui soit rétabli pour le soumettre à un interrogatoire en règle!
    Mais à sa plus grande surprise et consternation, monsieur son mari ne voulu rien dire et persista à ne rien faire d’autre que de sourire béatement.
     
    Monsieur Moudulong revenait de loin, il le savait, mais il bénissait le ciel pour ce jour où l’Illumination l’avait frappé de plein fouet.
    Aujourd’hui, ses ouvriers sont traités avec respect… Du moment qu’ils le punissent dans les règles de l’art!

     

     


     

     

    Billet :

    Il y a des fois où mon esprit tordu me fait peur.
    C’était un dimanche matin, il était neuf heures environ, et lorsque j’ai ouvert les yeux, tout était là : Monsieur Moudulong (inspiré de Neville Longdubas dans « Harry Potter » ) et ses ouvriers, une personnalité pointilleuse et emmerdeuse à souhait contre de gros gaillards surexploités qui ne demandent rien d’autre que de pouvoir travailler en paix, une épouse totalement gourde qui ne voit pas quelle illumination a frappé son mari…
    Une histoire provocante et drôle, lubrique et vraiment décadente et décalée qui s’est imposée à mon esprit un matin mais que j’ai vraiment pris plaisir à écrire. Je gloussais en tapant sur les touches, et certains passages m’ont même carrément fait hurler de rire!
    Je l’aime beaucoup car elle ne ressemble à aucune de mes histoires, elle est égale à elle-même, elle est légère, et surtout, il n’y a pas une goutte de sentimentalisme! Comme un lecteur l’a un jour qualifiée, elle est un véritable OVNI au milieu de toutes mes histoires, et je suis contente d’être parvenue à pareil résultat.


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