• La rage d'un homme au Colt 45

    Cette fille l’avait énervé.
    Une chose généralement connue chez lui comme étant une très mauvaise idée.
    Il détestait qu’on lui fasse des réflexions, et cette pimbêche mal fagotée à la bouche en cul-de-poule allait en prendre pour son grade. Poussant la porte du bar d’un coup de pied violent, Mathias Deux-Canons, pénétra comme un taureau en pleine charge dans le lieu confiné et écœurant de fumée de cigarillos. La nausée le pris à la gorge à la première inspiration, mais sa rage était plus forte que son dégoût. Il lui fallait la tête de cette fille sur un plateau, et tout de suite!
    Avalant les derniers mètres qui le séparaient du bar en deux enjambées enragées, Mathias abattit ses poings énormes sur le rebord du meuble en rugissant, y assénant des coups si violents qu’il réussit l’exploit de faire entrer d’énormes échardes dans la corne de ses paumes calleuses.
    - Où est-elle! Où est cette satanée garce! Amenez-la moi, ou je jure de foutre le feu à ce taudis!
    - Enfin voyons monsieur…
    - Toi tu ferme ta gueule! Commence pas à vouloir temporiser les choses avec moi, ok? Je te promets de te buter si jamais t’essaies de me la faire à l’envers, alors réfléchis bien avant de parler!
    Et pour être certain d’être bien compris, Mathias sortit un impressionnant Colt 45 de sous sa veste, puis en colla le canon sur la tempe du barman. Les yeux du concerné s’écarquillèrent de terreur, et ses lèvres se mirent à trembler. Mathias aurait pu juger à l’odeur, que le type venait de se pisser dessus.
    - Donc, maintenant tu réponds à ma question ducon : où est ta pute? J’ai un contrat sur sa tête depuis le mois dernier. J’ai essayé d’être gentil avec elle en lui donnant une dernière chance de se rattraper, mais elle a préféré jouer sa maligne et me faire tourner en bourrique avec ses réflexions de merde… Répond!
    Pétrifié sur place, l’homme bafouilla plusieurs fois avant de parvenir à prononcer correctement sa phrase.
    - Elle est…Elle est à l’étage…A-avec Padma. Deuxième…Deuxième porte sur la gauche en montant l’escalier…
    - Merci bien mon brave.
    Puis il lui tira une balle entre les deux yeux.
    Essuyant le canon fumant de son arme sur le tissu crasseux de sa chemise presque en lambeaux, Mathias Deux-Canons, se détourna du corps affalé sur la table, pinça le rebord de son chapeau et esquissa un rictus face aux regards consternés des clients éparpillés dans tous les coins de la pièce. Il haussa les épaules.
    - Bah quoi? J’ai jamais dis qu’il resterait en vie s’il me répondait!
    Et sur un bref salut, il se dirigea vers le vieil escalier dissimulé derrière le panneau en bois du bar, et  commença sa lente ascension.

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