• Chapitre 30.3

    Partie 3.

    Et alors que l’éclat puissant de leur unité les illuminait de mille feux, le Maître et ses frères entonnèrent un chant qui fit frissonner de crainte chaque être vivant présent dans la pièce. Lugubre et brutale, remplie de consonnes dures et chargée d’une magie aussi noire que l’âme de ses incantateurs, l’inquiétante mélopée gagna peu à peu en force et en vitesse, jusqu’à devenir assourdissante. Et tandis que son rythme de plus en plus rapide les plongeaient tous dans une transe - si négative qu’autour d’eux l’atmosphère se mis à onduler en longues vagues épaisses, sirupeuses et déformatrices de la réalité -, un lent et hypnotique mouvement de balancier - destiné à faciliter leur immersion dans un autre état de conscience - affecta leurs corps effilés, accentuant encore plus l’aspect effrayant de leur maléfice.
    Pareil spectacle donnait à Florent et ses compagnons des sueurs froides. Mais le plus inquiétant était de ne pas en connaitre la signification. Qu’étaient-ils en train de faire?
    Méfiant, mais surtout intrigué par le soudain illogisme de leur comportement, le jeune homme les observa longtemps à la dérobée. Qu’est-ce que tout cela voulait dire? Pourquoi, tout d’un coup, l’incube et ses semblables leurs faisaient-ils une démonstration d’arts occultes? N’étaient-ils pas censés les attaquer? Les torturer à nouveau puis les contraindre à l’esclavage? D’ailleurs que cherchaient-ils à faire en se détournant d’eux de la sorte, juste après les avoir menacés?
    Toutes ces questions se bousculèrent durant un très long moment dans son esprit sans qu’il parvienne pourtant à les élucider. Allongé face contre terre et dévoré par l‘angoisse, il tentait d’envisager, d’imaginer, de deviner, sans toutefois parvenir non plus à déterminer avec certitude, quel plan machiavélique était en train de se dérouler juste sous leurs yeux. Une heure s’écoula ainsi, tandis qu’il cherchait avec frénésie, mais encore et toujours, rien ne lui vint.
    La rage et la frustration grandissant en lui, mais également las et furieux de devoir encore une fois s’avouer vaincu, Florent jura. Pour la énième fois, il allait encore devoir abandonner, courber l’échine! Leurs tortionnaires et le destin, n’avaient de cesse de se jouer d’eux comme s’ils étaient faits de papiers bons à froisser puis à jeter à volonté! Comme il les haïssait!
    Toujours plaqué au sol par les vagues d‘angoisse qui déferlaient sur lui, le jeune homme maudit les démons encore et encore. Il en était d’ailleurs à les injurier en termes tous plus crus et grossiers les uns que les autres, lorsque devant lui, le cercle des Péchés se défit lentement.
    Le silence de plomb qui régnait déjà dans la Chambre s‘alourdit alors encore davantage, et les vibrations qui affectaient l’air s’intensifièrent brutalement. Au fur et à mesure que leurs mains se dénouaient, Florent vit les démons se sourire les uns les autres, des airs émerveillés éclairant leurs visages, et en réaction, il sentit son cœur battre plus vite. Comme il s’en était douté, quelque chose s’était effectivement produit, modifiant ainsi le cours des choses, mais quoi? Une aura puissante mais invisible, semblait maintenant recouvrir chaque démon comme une seconde peau, les entourer comme une protection qui serait à la fois vivante et…
    Dangereuse?
    Alarmé, le jeune homme les détailla fixement du regard un par un à la recherche du moindre indice, scrutant d’abord leurs visages, ainsi que leurs expressions de manière frénétique. Puis d’un coup d’œil rapide, il balaya l’ensemble de leurs corps…et sentit son cœur manquer un battement en apercevant la lueur malsaine qui pulsait d’entre leurs doigts crochus.
    Alors enfin il comprit.
    Et son âme rebelle ne put plus résister au soudain désespoir qui la submergea tout entière.
    Le Maître et ses frères s’étaient partagé ses pouvoirs. Multipliant ainsi leurs chances de gagner cette guerre, et réduisant du même coup tout risque et toute possibilité de défaite.
    Désormais, ils étaient sept à posséder un pouvoir si phénoménal qu’il dépassait l’imagination, et horrifié par les conséquences destructrices qu’une pareille chose allait entrainer, le jeune homme ne put s’empêcher de gémir.
    C’était la fin.
    Car même s’ils réussiraient à leur découvrir une faille malgré leur puissance, Florent ne voyait absolument pas comment, à eux cinq, blessés et épuisés comme ils l’étaient, ses alliés et lui pourraient affronter sept démons - dont les pouvoirs venaient d’être monstrueusement décuplés - simultanément et sans aucune aide extérieure.
    Or Paélia était la seule aide dont ils disposaient.

    Florent savait parfaitement qu’elle dissimulait en son sein, un pouvoir prodigieux qui pourrait les sauver tous, si elle daignait enfin agir! Mais tant qu’elle n’aurait pas décidé de briser son armure de silence, plus rien de ce qu’ils pourraient prévoir ne fonctionnerait. Sans elle et ses pouvoirs bénéfiques de Gardienne, ils ne pouvaient rien faire.
    Sans elle, plus rien n’était possible, ni même envisageable.
    Sans elle, ils étaient perdus.

    ***

    Lentement, le cercle formé par les Entia Tenebris commença à se refermer autour des blessés immobilisés au sol. Le pas conquérant du Maître et les sourires de ses frères leur donnaient à tous la nausée, mais ils ne pouvaient rien faire pour contrer leur inéluctable avancée. Belzébuth avait été asservit, Paélia s’obstinait à rester immobile, et Elizia était réduit à l’impuissance. Ils n’avaient aucun moyen d’agir. Ils étaient coincés.
    Affaiblis malgré la magie de la Gardienne qui guérissait leurs corps de leurs blessures, inférieurs en nombre et toujours maitrisés par le puissant pouvoir de l’angoisse et de la peur, aucun d’eux n’espérait plus parvenir à inverser la situation. Comment auraient-ils pu le faire alors que leurs plus puissants atouts avaient été mis hors-jeu et que l’équilibre des forces avait été inversé? Malgré eux, ils voyaient, avec un fatalisme presque douloureux, leurs rêves de victoire et de justice s’évaporer les uns après les autres. Au fond de lui, Florent désirait toujours combattre avec détermination, garder une assurance sans faille, et une foi inébranlable en tout ce qu’il y avait de bon et de juste en ce monde, mais lui-même sentait sa volonté fléchir, lentement certes, mais fléchir tout de même. Il en aurait pleuré de rage s’il s’en était donné l’autorisation!
    - Sentez-vous cela mes frères? N’est-ce pas là le doux parfum du désespoir et du renoncement? Oui traitres! Ployez devant moi et adorez-nous!
    D’un geste adroit, l’incube évita une colonne de pierre épineuse qui venait tout juste de jaillir du sol. Puis il jeta un bref regard à Paélia, toujours immobile au fond de la pièce, et lui sourit.
    - Voyons ce que tu vas faire ô toute puissante Gardienne, à présent que je vous ai tous en mon pouvoir.
    En réponse, Paélia fixa sur lui ses yeux d’argent luisants de haine et de rage froide, lui jetant un regard issu du plus pur mépris. Mais elle ne prononça pas le moindre mot, et demeura absolument silencieuse.
    - Ah! Sa Majesté désire garder les lèvres scellées, bien! Libre à toi de ne rien dire, mais je sens que bien des langues aimeraient se délier parmi tes petits protégés. Alors qu’ils parlent, qu’ils supplient notre clémence! Qu’ils mendient notre pitié!
    Les démons venaient tout juste de fermer le cercle, projetant ainsi leur ombre menaçante sur leurs corps. Mais ni Florent, ni Lilith, ni Alouqua, et encore moins les Pantins, ne prononcèrent un seul mot. La fureur de leurs regards étant tout ce qu’ils désiraient communiquer à leurs ennemis et cela leur suffisait.
    Indifférent à leur fierté, le Maître se passa une griffe entre les dents, l’air de s’ennuyer.
    - Quel entêtement! Vous préférez mourir alors?
    Il n’eut toujours aucune réponse, et son regard, comme son sourire, se fit mauvais.
    - Bien. Alors mourrez.
    Une lueur de pouvoir porteuse de mort pris alors naissance au creux de ses doigts recourbés comme des serres. Verdâtre et extrêmement dangereuse, sa force destructrice enfla, encore et encore, jusqu’à devenir éblouissante de puissance. Et alors que l’incube tendait le bras pour la lâcher sur les corps immobilisés de ses ennemis, Gula émis un hurlement de bête traquée.
    - NOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOON!!!!! Ce n’est…pas… Aaaaaaaaaah! Ce n’est pas possible!!!
    Les mains plaquées sur le sommet du crâne, le Péché de gourmandise se tordait de douleur à même le sol, roulant sur les piques qui jaillissaient toujours d’entre les failles terrestres, perçant ses membres de leurs sommets acérés, faisant couler son sang. Terrassé par la souffrance qui assaillait son esprit, Gula ne paraissait pas éprouver celle de son corps, qui au fur et à mesure qu’il se heurtait aux aspérités de pierre, se parait de blessures de plus en plus grandes et suintantes de sang.
    Presque immédiatement, les Péchés se détournèrent de leurs ennemis pour se précipiter au chevet de leur frère, et l’incube referma sa main, étouffant ainsi son pouvoir, avant de les rejoindre.
    - Gula, que se passe-t-il? Parle-moi.
    - Ma tête! Ah ma tête! Mon démon… Belzébuth me combat! Comment est-ce possible? Tu avais dit que j’aurais tout pouvoir sur lui! Qu’il ne pourrait pas lutter face à ma nouvelle force! Tu l’avais promis!
    Une grande clameur furieuse s’éleva alors de toute part entre les Péchés, qui commencèrent à blâmer l’incube et à le qualifier de menteur, prétendant avoir été trompés. Cette seule preuve de faiblesse était manifestement suffisante pour leur donner à tous des doutes immédiats quant à la fiabilité de ses affirmations. Et les rumeurs ne tardèrent pas à monter progressivement en puissance, menaçant de devenir une dispute puis un combat.
    Mais d’un geste de la main, le principal concerné les fit tous taire.
    - Silence et calmez-vous! Je n’ai pas menti. Tout cela n’est qu’une pitoyable tentative de diversion, alors restez sur vos gardes et gardez confiance mes frères!
    Jurant et maudissant alors Belzébuth de toutes les manières qui lui étaient connues, le Maître posa une main sur le front de Gula, invoqua toute la puissance de son pouvoir et commença une longue série d’incantations - destinées à soumettre définitivement l’âme du démon - dans un dialecte inconnu de tous… Sauf des Entia Tenebris.
    Terrifiés, les soldats de l’armée sombre se recroquevillèrent aussitôt les uns contre les autres lorsqu’ils reconnurent l’effrayante aura de L’Interdite, la toute première langue originelle créée par les Eléments et qui ne pouvait être maniée que par eux, tant son essence même était pure. Tout autre pratiquant de cette langue était censé être immédiatement détruit à cause son impureté, mais visiblement, l‘incube, en ingérant la quintessence des Eléments, avait trouvé le moyen d’échapper à ce sort.
    Vibrant d’un pouvoir si ancien qu’il semblait disposer d‘une vie propre, cet idiome - destiné à révéler le nom réel ainsi que la substance première de toutes les choses de l’univers afin d’avoir sur elles un contrôle absolu -, avait, pendant un temps, été mal maîtrisé par ses créateurs tant la puissance qu’il leur avait offerte était insondable. Les conséquences avaient été dévastatrices pour les colonies d’anges et de démons qui peuplaient alors les lieux des millénaires auparavant. Et à cet instant, c’étaient ces mêmes créatures de l’ombre qui gémissaient et frissonnaient de terreur en se remémorant ses effroyables effets, au lieu de menacer ceux qui désiraient leur trépas de leurs crocs et de leurs griffes.
    Un fait que, manifestement, le Maître ne sembla pas remarquer.
    Mais qui fut loin de passer inaperçu.

    ***

    Paélia n'avait jamais pénétré l'esprit d'un démon.
    Un fait tout à fait normal au demeurant, puisque son travail n'était pas de les étudier ou de les comprendre, mais de les surveiller et de les empêcher de nuire. La règle de sa position hiérarchique était d'ailleurs claire et précise sur ce point :

    « Pariunt cum nunquam hostem, nunquam eum in latere tuo, si non moriens. »
    « Ne fraye jamais avec l'ennemi, ne lui accorde jamais ta confiance, sinon meurt. »

    Une injonction qu'elle avait toujours pris soin de respecter à la lettre, et qu'elle aurait d'ailleurs parfaitement mise en pratique si de pareilles circonstances ne l'avaient obligée à la briser.
    Pour l'heure, seule une alliance entre démons et Gardiens pouvait faire triompher le Bien, et bien qu'elle soit contre-nature, Paélia ne pouvait pas la dédaigner. Personne ne lui avait donné ce droit.
    Clignant alors des yeux sur un sourire de madone, Paélia ouvrit son esprit et libéra totalement son pouvoir. Elle tenait enfin la diversion qu’elle attendait, et elle ne comptait pas la laisser filer.
    Agir vite était la clé. Et bien qu'elle ne connaisse pas exactement tous les rouages et détails des mécanismes de défense d'un esprit démoniaque, ni même les effets que cette proximité psychique entre deux natures contraires risquaient d'avoir sur son esprit, Paélia s'interdit de tergiverser. Localisant rapidement les esprits de Lilith, Adonis, Alouqua et Tessa, la Gardienne focalisa toute son attention sur eux, et envahit chacun des paliers de leurs boucliers psychiques de sa présence afin d'estimer quel serait le meilleur angle d'attaque.
    Et lorsqu'elle eut trouvé les failles superficielles qui lui étaient nécessaires, elle s'y infiltra et s'y répandit.

    ***

    Après un long moment passé à essayer de comprendre son environnement, Paélia réalisa que forcer les barrières mentales d'un être démoniaque allait être un travail de fourmi. Ce qu'elle avait tout d'abord pris pour une membrane, était en réalité une succession de couches superficielles qui protégeaient leurs consciences, mais qui n'étaient que la partie immergée de l'iceberg. Facilement traversables, elles donnaient bien plus l'impression de servir d'alcôve ou d'antichambre que de protection, ce qui lui avait permis d'avancer avec une rapidité spectaculaire, sans se douter que ce qu'elles dissimulaient allait lui donner du fil à retordre. Car alors qu'elle s'approchait du noyau de leur psyché, sa progression fut interrompue nette par quantités de protections mentales épaisses, solides et extrêmement puissantes.
    Dressés de plein pied devant elle, tels des murailles aussi hautes que les vagues titanesques qui se déchainaient dans la réalité du dehors, ces murs de pierres dures, inviolables, infranchissables et sans défauts, lui interdisaient instantanément l’accès à leurs pensées de façon aussi hermétique qu’inviolable, repoussant sa présence de manière ferme chaque fois qu’elle tentait de s'approcher un peu plus.
    Un fait qui, en réalité, la contraria bien plus qu'il ne la surprit.
    De tous temps, les démons et les êtres nés de la magie noire, contrairement aux humains, avaient été dotés de protections psychiques renforcées et extrêmement difficiles à percer. Un stratagème notoire, redoutable et propre à leur espèce, qu’ils utilisaient généralement pour contrer les pouvoirs et l’influence bénéfiques d’un Être de Lumière comme elle, mais qui en revanche, se révélait tout à fait inefficace dès qu’il s’agissait de protéger leurs pensées les uns des autres.
    Une capacité donc relativement intéressante dans l'absolu, mais qui dans la situation actuelle se révélait être horriblement handicapante aussi bien pour elle que pour les autres, surtout à cause du temps précieux qu'elle allait lui faire perdre...
    Frustrée, et incapable de faire plier cette loi naturelle, Paélia ne put qu'écouter de loin et sentir au fond d'elle-même, bouger et frémir les pensées, les idées, les sentiments de ses alliés, qui évoluaient tranquillement derrière ces protections. Cette proximité lui donnait presque l'impression de toucher au but...Sauf qu'il lui était parfaitement impossible de s'en approcher suffisamment pour les étreindre vraiment.
    S'asseyant donc sur des talons imaginaires, la Gardienne redoubla de concentration et se mit à fredonner un air. Frissonnante et claire, sa magie se frotta aux barrières et chercha à fusionner avec elles pour s'y infiltrer et y introduire chacune de ses pensées. Avec un art consommé et une détermination sans failles, elle chargea son chant de son aura, de ses émotions, de sa puissance et de ses sensations, puis le diffusa le plus profondément qu'elle put. Transmettant alors son urgence, ainsi que son plan en images brutales et colorées - d'ailleurs bien plus rapides et faciles à comprendre que des mots dont il aurait fallu ensuite expliciter les sens.

    ***

    Cette avalanche d'informations mit un certain moment à atteindre les consciences perturbées des démons et des Pantins.
    Trop occupés à mobiliser leur attention et leur concentration fluctuantes pour lutter contre l’influence des incessantes vagues d’angoisse qui les submergeaient toujours, il leur fut impossible de définir clairement la provenance de la douce musique qui les attirait et qui leur rappelait quelqu’un. Cependant, quelque chose en elle - surement l'intensité avec laquelle ces données envahissaient leurs esprits -, finit par les déstabiliser suffisamment pour éveiller leur curiosité.
    Ainsi que leur méfiance.
    Dès lors, comme aucun d’eux ne parvenait à décider s’il s’agissait ou non d’une attaque déguisée, Adonis, Lilith et Alouqua décidèrent d‘un commun accord de considérer la chose comme une menace, ce qui les obligea à élever davantage de barrières mentales afin de combattre à la fois les ondes d’angoisses et les pensées parasites. Un exercice compliqué, et incroyablement difficile et demandeur en énergie, auquel Tessa fut la seule à ne pas prendre part.
    Car contrairement à ses alliés, ce qu’elle ressentait était profondément différent, et sa réaction en fut la parfaite illustration.
    Intriguée par ces pensées d'une étrange pureté qui ne venaient pas d'elle et qui ne portaient la trace d'aucune agressivité ni méchanceté, la Songeuse décida de les analyser avec davantage d'attention plutôt que de les prendre comme une agression. Donnant alors quelques coups de pattes discrets afin d'obtenir l’attention de ses compagnons, et montrant les crocs afin de leur montrer sa désapprobation, Tessa les empressa en silence de garder leur calme et de l'imiter.
    Ces pensées rassurantes et fortes... Elle sentait au plus profond d'elle-même qu'il était vital qu'elle fasse tout pour en connaitre les origines et surtout les raisons de leur présence en eux. Elle ne s'expliquait pas un tel désir mais, chacune des fibres de son corps voulait le découvrir.
    Sauf que pour cela, il n'y avait qu'une chose qu’elle était obligée de faire : abaisser ses boucliers pour se lier à la source.
    Une idée folle qui, lorsque Tessa parvint à la partager, fit se lever un sourcil interrogateur à la Reine des Démons, pincer les lèvres de la si sceptique et si extrêmement méfiante Alouqua, et se braquer net Adonis qui refusa obstinément de la suivre, ses beaux yeux lumineux brûlant de colère et de peur, tandis que l'expression de son visage prenait un air buté.
    Contrariée par l'entêtement de son ami de toujours, Tessa tenta de le faire changer d'avis et de lui faire adopter son point de vue à grands renforts de signes, de hérissements et de grognements discrets. Mais il resta fortement campé sur ses positions. Un refus qu'il démontra en changeant sa position sur le sol, lui tournant ostensiblement le dos d'un air boudeur.
    Désormais contrainte de laisser Adonis à sa décision tout en essayant de repousser la désagréable pensée qu’il l’abandonnait une seconde fois face à l’adversité, la Songeuse se tourna vers la Reine et sa bru. Celles-ci lui rendirent son regard, leur expression signifiant bien : « Pourquoi pas? Après tout, au point où nous en sommes, qu'avons-nous à perdre ? »
    Alors sur un dernier regard vers la silhouette toujours détournée d'Adonis, Tessa ferma les yeux et tenta de faire le vide dans son esprit, faisant de son mieux pour occulter les pouvoirs sombres et terrifiants qui rampaient toujours sur son corps ainsi qu’aux abords de ses pensées.
    De plus en plus concentrée sur elle-même, elle obligea bientôt son pouls à ralentir et sa respiration à prendre un rythme plus lent et plus profond.
    Un exercice de relaxation qu’elle répéta plusieurs fois jusqu‘à ce qu’elle estime son niveau de sérénité suffisant. Atteindre et surtout modifier les barrières qui protégeaient son esprit demandait un calme absolu, et elle allait avoir besoin de cette parfaite maîtrise si elle voulait réussir à déterminer l'origine de cet Appel si peu ordinaire.
    Tandis qu'elle sentait sa conscience quitter son corps, la Songeuse sentit ses compagnes imiter ses mouvements, puis s'immerger très profondément dans leurs esprits jusqu'à atteindre leurs protections. Et une fois qu'elles furent toutes plongées dans cet état de transe proche de la somnolence, Tessa agit la première : d'une impulsion ferme et décidée, elle abaissa partiellement ses boucliers et s'aventura au-dehors d'eux.

    ***

    Aucune d'entre elles ne reconnut tout de suite la signature de l'esprit qui avait survolé leurs protections pour leur envoyer des spectres mélodieux. Mais avec d’infinies précautions afin de mieux pouvoir l’examiner sous toutes les coutures, depuis son essence jusqu’à la fragrance de sa magie, Tessa et les démones s'avancèrent vers elle, s'enfoncèrent en elle, et la goûtèrent, la touchèrent. Pendant un long moment, les femelles maintinrent cette aura sous le feu scrutateur de leurs sens psychiques, à l’affût du moindre piège qu’elle aurait pu dissimuler pour leur nuire. Mais malgré ces éventuels soupçons, elles ne perçurent rien d’autre dans son être qu’un profond désir de les aider. Elle était si bienveillante, si douce! Comment pareille aura aurait-elle pu faire preuve d'agressivité? de duperie?
    Plus elle l'étudiait, plus cette idée lui paraissait inconcevable, voire ridicule. Et une telle constatation aiguisa d'avantage sa curiosité quant au détenteur - à moins qu'il s'agisse d'une détentrice? - de cet esprit fureteur et visiblement bon.
    Elle envisageait de s'ouvrir totalement au reste de la brise musicale qui tentait de pénétrer toujours plus ses défenses, lorsqu'une idée impossible lui vint.
    Et si...?
    Sentant peser sur elle, le poids des regards psychiques des démones, Tessa battit l'air - inexistant - de sa queue - tout aussi inexistante - d’un geste nerveux. L’idée qui venait de la traverser paraissait tout bonnement suicidaire, surtout avec les pouvoirs obscurs qui au-dehors, cherchaient toujours à envahir ses pensées. Mais il fallait qu'elle teste sa théorie au plus vite, car si elle avait raison - et seul le Ciel savait comme elle priait pour que ce soit le cas -, il leur restait une chance, infime certes, mais une chance tout de même de réussir.
    Elle n’avait pas le choix.
    Alors elle prit un risque insensé.
    Sur une brusque inspiration, elle arracha les liens qui muselaient ses pouvoirs et abattit la totalité de ses boucliers psychiques, s'offrant instantanément au vent symphonique qui désirait tant l'envelopper.

    ***

    La Songeuse et les démones avaient mis longtemps à se décider, mais c'était toujours plus rapide que le Pantin.
    Finalement incapable de rester en arrière et de jouer jusqu'au bout le rôle de celui qui désire demeurer à l'écart, Adonis avait décidé de se joindre aux femelles, mais en prenant cependant soin de rester loin derrière et de progresser avec une discrétion proche de l'invisibilité afin de ne pas être vu ni perçu d'elles. D'une aura bougonne et extrêmement méfiante, le Pantin s'était montré, bien évidemment, excessivement prudent, et l'approche qu'il avait décidé d'adopter avait été d'une lenteur exécrable...et entrecoupée de pauses.
    Le genre de lenteur qui mettait généralement les nerfs de la Gardienne à rude épreuve, et malgré toute la patience qu'elle possédait, elle s'était obligée à prendre sur elle pour ne pas céder à l'impérieux désir de le faire progresser plus vite.
    Paélia comprenait ses réticences - d'une intensité d'ailleurs à peine croyable - et sa position, mais perdre du temps était un luxe qu'ils ne pouvaient pas s'offrir.
    Le problème que générait la rébellion de Belzébuth pour l’incube allait bientôt toucher à son terme, et il ne leur restait à tous que très peu de temps avant que ce dernier ne réalise que l'attention de ses victimes était détournée par la seule force dont il ne pouvait lire les pensées.
    Ce qui l'amènerait très certainement à des déductions auxquelles elle ne voulait surtout pas qu'il parvienne, du moins, pas avant qu'elle-même soit parvenue à mettre son plan à exécution.
    Un plan qui visiblement, commençait enfin à être remarqué.
    Focalisant de nouveau toute son attention sur ses alliés, la déesse remarqua que Tessa était la première à s'offrir à son chant et à en comprendre le sens. Elle n'en était pas vraiment surprise cela-dit. La Songeuse avait toujours eut d'avantage d'intuition que ses compagnons, et il était bon de voir que pour cette fois, ce réflexe les avantageait heureusement!
    Gardant sa position d'observateur, Paélia vit Alouqua puis Lilith s'abandonner progressivement, elles aussi, à ses mélodies à double sens. Leurs auras étaient chargées de surprise, de stupeur et de terreur face à l‘acte que celle qui les précédait venait de commettre, mais elles restaient avant tout courageuses. La Reine et la Princesse ignoraient totalement ce qu’elles risquaient en imitant la belle Panthère au pelage sombre, cependant, leur peur ne les empêcha pas de l’imiter. Apparemment, voir que Tessa semblait d'avantage savourer sa découverte que souffrir d'une attaque physique ou psychique, semblait les avoir convaincues de prendre le même risque qu‘elle.
    Adonis fut évidemment le dernier à suivre le petit cortège. Un acte qu’il fit avec une quantité de peur deux fois supérieure à celle éprouvée par les deux démones réunies… Et qui fit d'ailleurs tressaillir ses compagnes tant de stupéfaction que d'indignation lorsqu‘elles le remarquèrent.
    Une réaction que, par orgueil, il ignora superbement, tel un prince qui n'a que faire de se justifier auprès de ses valets.
    Tant de mauvaise foi donna à l'épouse de Belzébuth une folle envie de lui rappeler la couardise dont il avait fait preuve un peu plus tôt. Mais elle n'eut pas le temps de joindre l‘acte à sa pensée, car c'est à cet instant même - alors que leurs esprits étaient tous connectés sur les projections colorées -, que Paélia décida de se révéler à eux.
    L’heure n’était pas aux chamailleries.
    - Assez.
    Dès l’instant où ils l’entendirent et la reconnurent, tous sursautèrent et tressaillirent de joie, de soulagement, et d’anticipation.
    Mais également d’une impatience meurtrière encore jamais égalée.
    Les yeux brillant d’une lueur féroce, tous eurent une expression sauvage et sardonique, leurs lèvres se courbant en un sourire carnassier bien plus explicite que les mots ne pourraient l’être.
    Il leur restait encore une chance.
    Ils avaient vu. L’avaient comprise. Et surtout, ils étaient d’accord.
    Leurs esprits bouillonnaient de questions demeurant encore sans réponses, et en son for intérieur, Paélia devinait très bien ce qu'ils voulaient lui demander, mais elle ne pouvait ni ne voulait leur répondre pour le moment. Ils n'avaient pas le temps pour ça.
    D'un geste, elle interdit toute question éventuelle, obtenant du même coup, un silence surpris mais immédiat.
    - Le temps presse mes amis, et une longue bataille nous attend. L’heure n’est pas à la discorde mais à l’unité. Vous m’avez entendue, et vous êtes parvenus jusqu’ici ensemble parce qu’en vous règne encore la confiance en vos alliés et l’espoir de vaincre.
    A ces mots, leurs regards luirent encore davantage.
    - Avez-vous tous exactement compris ce que vous avez vu? Hochez la tête.
    Ils hésitèrent quelques instants, surpris par son ton coupant et autoritaire, puis ils acquiescèrent.
    - Êtes-vous donc prêts à agir ensemble et en conséquence? Hochez la tête.
    Pantins et démones échangèrent des regards à la fois cyniques et décidés avant d'acquiescer une seconde fois.
    - Bien. Maintenant c'est à nous.
    Leur ultime hochement de tête exprima leur pleine et entière participation à ses desseins, tout comme il assura leur loyauté indéfectible.

    Grâce à son plan, tout semblait à nouveau possible et accessible. De nouvelles perspectives s’ouvraient sous leurs yeux, leur promettant enfin la délivrance tant désirée.
    Devant eux, sur un plateau d’argent, se profilait leur ultime occasion de vaincre, et bien qu’elle soit extrêmement risquée, aucun d’entre eux ne déclarerait forfait. Et s’ils devaient mourir, ils le feraient avec plus de fierté qu’ils n’en avaient jamais eue. Car en leur âme et leur cœur, ne subsistait plus qu’un seul et unique but : mettre un point final à toute cette histoire.
    Cette nouvelle assurance, Paélia le ressentait, les embrasait tous entiers, faisant flamboyer leur soif de vengeance aussi intensément que la flamme d’un feu de forêt, tandis que le désir de combattre faisait vibrer chacun de leurs membres plus fortement qu‘il ne l‘avait jamais fait auparavant.

    Voir tant de passion habiter ses petits soldats fit naitre une étincelle de fierté dans l’âme de la déesse. Elle avait connu bien des hommes qui se disaient braves, et encore plus d’armées qui se targuaient de posséder plus de puissance qu’un géant! Mais le courage renouvelé et renforcé de ces quatre êtres là… Rien n’y était comparable.
    Ce qu’ils s’apprêtaient à faire était très risqué, et dangereux au-delà de l’imaginable. Aucun n’était certain d’en revenir indemne, et pourtant, ils fonçaient vers l’adversité avec une détermination qui forçait l’admiration.
    Paélia avait de quoi être fière de ses alliés.
    Bientôt, très bientôt, tous allaient pouvoir montrer à quel point leur hargne et leur bravoure étaient puissantes, mais avant cela, la Gardienne se devait de délivrer un dernier message. S’introduisant rapidement dans l’esprit de Florent, elle l’aida à repousser l’influence infecte du sort d’angoisse suffisamment longtemps pour pouvoir lui chuchoter ces mots :
    « - Petit homme, je comprends ta surprise, mais sache que je ne t’ai ni oublié ni abandonné. Souviens-toi simplement qu’il est des choses qui demandent un certain temps pour s’accomplir. A présent écoute-moi attentivement. N’aie aucune crainte pour la vie de Belzébuth. Il est le Prince Héritier, et le futur Roi de tous les démons. Il ne peut donc être contrôlé par son propre Péché. Son inactivité n’a été dirigée que parce que Gula l’a pris par surprise. Tous deux vont lutter durement mais notre allié est fort, il sortira vainqueur de son combat. D’ici-là, tes compagnons et moi allons éradiquer la plus grande quantité possible de la vermine infâme qui occupe cette pièce. Et toi, pendant que nous agirons, tu ne devras pas te soucier de nous quoi qu’il arrive ou que tu puisses entendre, mais protéger Elizia de toutes les façons possibles. Tu entends? Il est notre dernier recours, le tout dernier atout que nous puissions utiliser si nos forces nous abandonnent. Rien ne doit lui arriver. Rien, comprends-tu? C’est primordial! Maintenant prépare-toi. Lorsque que je te le dirai, cours vers lui, et surtout, ne te retourne pas! »
    Percevant son incrédulité toujours croissante, Paélia sourit intérieurement, sans toutefois s’attarder sur ses émotions. Vaincre l’ennemi passait dorénavant au premier plan. Plus rien ni personne d’autre n’avait d’importance, car elle ne pouvait permettre qu’ils perdent.
    Tout prendrait fin cette nuit, qu’ils survivent ou qu’ils meurent.

    ***

    Désormais que tout était en place, la Gardienne du Mondrose brisa sans prévenir son immobilité trompeuse, et exécuta de ses mains de lumière un geste aussi compliqué que difficile à suivre pour des yeux humains. Psalmodiant des paroles chargées d’une magie si intense qu’elles provoquèrent d‘étranges flammèches mêlées d’étincelles, elle donna à son pouvoir la forme circulaire d’une immense tornade. L’élevant alors vers le ciel, Paélia la fit grandir, encore et encore, jusqu’à ce qu’elle atteigne l’immensité de la pièce et l’éclaire de manière aveuglante.
    Quelque part autour d’elle, retentirent les exclamations furieuses des Sept Péchés ainsi que les cris de douleur des Entia Tenebris, et cela la fit redoubler d’ardeur. Elle désirait faire souffrir les créatures des enfers par sa lumière divine, et elle s’y employa avec art, faisant encore et toujours enfler son pouvoir.
    Et alors que sa conscience s’ouvrait aux êtres du champ du Mondrose, ainsi qu’à tout ce qui respirait et avait un cœur, elle provoqua une incroyable explosion de lumière étoilée sur son territoire. Faisant voler en éclat toutes les roses, brisant net leur chant mélodieux, éclaboussant le ciel - illuminé par la douceur de la Lune - du rouge sanguinolent de leurs pétales, dont naquit une armée composée de milliers d’esprits de la nature, d’elfes, et de Faës.
    D’une pichenette mentale, Paélia envoya ces créatures aillées de toutes tailles - scintillantes, magnifiques, et aussi cruelles qu’implacables lorsqu’elles combattaient pour le Bien et dévoraient ceux qui s‘aventuraient sur leur territoire - sur l‘armée de démons à la botte de l‘incube. Un ordre qu’elles exécutèrent dans un concert de petits cris inhumains et enragés, fondant sur les ténèbres sous forme de nuées infernales, engageant une bataille féroce, et confrontant le Bien au Mal par les serres et les griffes, par les crocs et les cornes, par les ailes acérées et les piquants effilés, annonçant un combat à mort d’où ne sortirait qu’un seul camp vainqueur.
    Et tandis que les deux armées combattaient férocement l’une contre l’autre, la Gardienne étendit encore davantage sa conscience à l’énergie de l’univers, et entama une litanie aussi pure et vibrante que la voix des anges :


    « Que la Terre m’entende et que le Ciel s’étende,
    Sur toute chose qui est et sur chaque être qui voit!
    Par l’essence de l’air et l’écume de la mer,
    En la force du fer et la densité de la terre,
    De la chaleur du feu et la puissance de l’eau,
    Que la Terre s’ouvre et que le Ciel s‘étire,
    Qu’ils délivrent leur pouvoir et sur nous laissent pleuvoir,
    Nature, ô Nature, ton immense pouvoir!
    De par mon savoir, j’invoque ta stature,
    Pour que ce qui est ne soit plus, ni encore ne dure!
    Que pour vaincre le Mal, ce que je vois, soit,
    Faites donc naitre la Bête, quelle guerroie sur ce combat ! »


    L’incantation à peine achevée, il y eut comme une torsion dans la trame de l’univers et tout se figea comme si le temps s’était arrêté. Cette brèche temporelle - provoquée par la rencontre brutale entre la magie et la réalité qui luttaient l’une contre l’autre afin de maintenir l’équilibre du monde -, ne dura pourtant que le temps d’un battement d’ailes de papillon.
    Un court instant qui fut cependant suffisant à Paélia pour lui permettre d’envoyer à Florent son ultime message :
    - Cours!
    L’instant d’après, le temps repris sa course, et dans le sablier, les grains retournèrent à leur inlassable chute.
    Au même moment, les protections que Paélia avait appliquées à ses alliés se dissipèrent, et son corps lumineux et aérien fut aspiré, se mêlant plus étroitement à ceux de Lilith, Alouqua, Adonis et Tessa qu‘il ne le serait jamais. Dans un tourbillon de lumière et de magie d’une force et d’une puissance inimaginables, leurs cinq êtres physiques et psychiques se fondirent les uns en les autres pour n’en former qu’un seul. Et lorsque la lueur aveuglante s’éteignit, il ne subsista plus qu’une effroyable silhouette immense, cauchemardesque, et difforme. Des bras, des mains, des pieds et des jambes ayant clairement appartenu à des espèces différentes, dépassaient du torse unique et couvert d‘écailles brunâtres, plusieurs têtes dotées d’une multitude d’yeux, de crocs, de langues fourchues et autres pointes aiguisées, ornaient le cou, les épaules, ainsi que l’avant du corps, tandis qu’une épaisse fourrure d’un noir ébène recouvrait la moindre surface de peau boursoufflée et distordue qui n’arborait pas de squames.
    Les démons, les Pantins et la Gardienne venaient de donner vie à un être semblable à Géryon et aux Hécatonchires : les mythiques créatures nées des légendes les plus anciennes. Avec leurs corps et leurs pouvoirs, ce géant façonné avec autant de magie que de chair, était quasiment indestructible.
    En unissant leurs forces divines et démoniaques, ils avaient fait naitre un monstre.
    Ils avaient créé la Bête.

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  • Commentaires

    1
    Cyssi87
    Mardi 7 Avril 2015 à 21:48

    Paélia est enfin entrée en JEU !!

    J'adore cette idée de faire collaborer les 'alliés' de Tessa avec Paélia, je m'y attendais pas. Je ne pensais que ce serai la soution à laquelle Paélia penserait.

    Florent a une chance d'aider Elizia. Hâte que l'enfant arrive.

    Je me demande ce qu'entend Paélia quand elle dit que Elizia doit survivre absolument !

    Il faut vraiment que je trouve le temps de lire tes autres écrits !!^^

    2
    Inko
    Mardi 7 Avril 2015 à 21:48

    Merci pour ce nouveau chapitre, j'en sautille sur mon fauteuil. Je pense qu'à la prochaine partie je vais finir par le casser! Pour le concours je vote pour le 4 et le 9, j'ai pas réussi à me décider. Je suis ravie de voir la quantité de nouveaux écrits que je vais m'empresser de lire.

    3
    AkiraBaka
    Mardi 7 Avril 2015 à 21:49

    Coucou ^^ !! Woww super heureux qu'il sois sortie celui la , pi en plus Asmodée y ma répondu ♥♥♥ smiley_id2354611
    Enfaite t'es une méchante , on veux la suiteuhhh x) C'est tellement bien que j'arrive pas a attendre smiley_id1982557]smiley_id1982554 !
    Oh enfaite , na' j'ai toujours pas retrouver mon MDP smiley_id118866 Mais chi tu veux vraiment papopapoté j'ai msn , je pourrais te la passer si tu veux smiley_id119154smiley_id239892
    C'est atroce , je suis crevé , il est 4h du matin cher moi , mais j'ai voulu relire toute la fic pour être dans le truc pour ce que je pensais être le dernier chapitre , mais je me suis fait arnaquer y en a encore smiley_id239881 Mais bon on s'en fou plus y en a plus sa nous donne a lire et plus on peut admirer ton talents de fou furieux smiley_id239892smiley_id239885smiley_id239905

    Bon bref je continu mon pavé ( de sauuumon !! smiley_id2383225 )

    Pitite réponse a mon Asmodée d'amuuur smiley_id2385136

    Aller , tue les tous , on y est presque , je suis en chemin pour venir vers vos terres. Enfaite , oui j'ai un prénom mais malheureusement je le hais et je voudrais en avoir un autre , et pas du probleme pour mon corps , du moments que je suis avec voouus smiley_id2354643

    Et walaa en espérant que tu t'es pas trop ennuyer un lisant se ... ti commentaire XD

    4
    AkiraBaka
    Mardi 7 Avril 2015 à 21:49

    Bonjour ( c'est la premier fois que je te le dit , je suis ému smiley_id239857 )
    Enfaite , j'en refait un ti coms tout meugnon bah .... par ce que j'en est envie voila smiley_id239854 ( <--- j'adore ce momoticonne ! *^* )
    Bref , Tessa me manque déjà , alors que elle est toujours en vie ! J'ai encore relus le fiction ( oui , je suis fou smiley_id239881 )
    Je t'envoie aussi ce gentil ti commentaire tout fluffy et mignon pour t'envoyer tout mon courage pour écrire ce dernier chapitre , a te place je serais plus stresser qu'un dauphin mangeur de fraise ! OoO ( j'ai chercher pendant 10m un momoticonne dauphin mais y en pas smiley_id239912 )
    Euhhhh j'ai rien d'autre a dire mais je veux continuer a écrire alors je vais te dire que j'ai super hâte de lire la fin et de piqué un crise de nerf par ce que je serais triste par ce que il n'y aura pas de suite smiley_id172957smiley_id2659794smiley_id147756smiley_id156803smiley_id156806 j'aime tellement les momoticonnes , plus tard je serais momoticophile ! smiley_id239866
    smiley_id239855smiley_id239909
    Oh enfaite j'ai inventer un truc avec des momoticonnes tu va voir c'est drole 8D
    **lis TMA , le lendemain** smiley_id1464779smiley_id240959smiley_id239858smiley_id1464952Hoooo NOOOOOOOOO
    Voila c'étais l’histoire de de AkiraBaka XD

    Fin bweeeeefeuh ! Tout sa pour te laisser une tite trace de mon passage et te souhaité bonne chance !

    Je te fait un gros poutou bien baveaux sur la joue par ce que j'ai envie et j'y vais smiley_id172958smiley_id118680smiley_id150756 ( <- j'aime pas ce momoticonne la OoO) smiley_id2386918smiley_id119182smiley_id210622

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