• Bonjour à tous, 

     

    Comme son nom l'indique, cette rubrique est un endroit où se trouvent en vrac plusieurs petites "histoires". En faisant le ménage, j'ai trouvé de vieux écrits qui ne sont pas des one-shot (des histoires courtes), mais qui sont plus ou moins travaillés, pleins de souvenirs, et inachevés pour certains. N'ayant pas la moindre envie de les développer ou de modifier, j'ai eu l'idée de les assembler dans une seule et même rubrique pour un en faire une sorte de feuillet à parcourir.

     

    C'est tout à fait involontaire si ce recueil porte presque essentiellement sur les sentiments humains. Il n'y a pas vraiment d'histoires en tant que trames, mais des étalages de pensées personnelles et des épanchements émotionnels, rien de bien palpitant en définitive. Encore une fois, je précise que je n'ai pas "volontairement" choisi ce thème, car il se trouve que ces écrits d'une page word traitaient déjà de ces sujets sous différentes formes. 

     

     Certains thèmes peuvent porter à discussion, voire à polémiques, et d'autres peuvent fâcher ou susciter des désaccords. De tels sentiments sont acceptés avec joie (le but de l'écriture est de provoquer ce genre de chose par la lecture), et les éventuels débats sont acceptés, mais je rappelle que toute forme d'insulte ou de mépris n'est pas tolérée.

     

    Pour le moment, il n'y a pas grand chose, mais je remplirais cette rubrique petit à petit. Rien ne presse!

     

    Bonne lecture à tous.


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  • Lui

    Lui, c’est un garçon. Il est beau, il est jeune, il a mon âge. Il a en lui tout ce que je veux et je l’aime. Il a ce que je possède. Il veux tout ce que j’ai. Il me donne rien. Mais ça ne me dérange pas, puisque je l’aime.

    Lorsqu’il me regarde, j’ai la chair de poule, et lorsqu’il ne le fait pas, j’ai les genoux qui tremblent.  Penser à lui me fais l’effet d’un coup de tonnerre dans le cœur, et ça pétille et brûle tellement au fond de moi dans ces moments-là que j’ai envie de le crier à la face du monde. Même le ciel ne peut changer les choses. Je suis pourtant sûr qu’il le désire très fort, mais mon amour est plus fort encore. Parce que c’est lui, parce que c’est absolu, parce que c’est transcendant, et que je suis transporté loin, loin. Comme une feuille de papier emportée par le vent. Parce que c’est immuable, et parce que c’est éternel, en moi, ce vent est toujours tumultueux. Il n’a jamais de répit, il ne décolère jamais. Pour moi, c’est toujours la tempête dans le ventre et l’accalmie dans la tête. Je vois des petits points scintillants comme des paillettes de soleil, et cela me fait rire, rire, rire!
    Tout cela parce que c’est lui, parce qu’il est beau et parce qu’il est jeune, qu’il a mon âge et qu’on sort ensemble depuis trois ans. Il m’a trompé. Oh, si peu. Mais je lui pardonne parce qu’il sait que je l’aime. Son visage est toujours si beau à la lumière du soir. J’en aurais crié de plaisir rien que de le voir. Le contempler me donne envie de mourir à chaque minute qui passe, et si je me pâme, c’est pour ses yeux. En eux, il y a l’éclair, il y a un cyclone, il y a la rage de vaincre. Oui, il y a cette colère de l’âme qui me fait toujours frémir de peur et de désir, oui il y a cette rancœur douce-amère des jours pluvieux. Mais tout cela n’a pas d’importance, puisque je l’aime.
    Dans mes yeux à moi, oui, dans mon cœur, la fenêtre de mon âme, il y a ce miel si doux et si chaud qui réconforte et guérit les blessures des jours d’hiver, il y a cette douceur  recherchée par le monde et qu’il consomme toujours avec cette modération pondérée. En moi il y a toujours cette envolée qui me pousse à donner, sans jamais prendre. Alors qu’en lui sonne à jamais le glas de la retenue, de la bienséance, de cette putain de convenance, moi je donne, je donne, je donne. Jusqu’à plus soif.
    En moi, il y a toujours du cœur à donner, de l’amour, de la joie, du sang rouge et bien riche en fer. Pour lui, je les donnerais encore, encore et encore si je pouvais. Mais je ne le peux plus. Il ne le veux plus.
    Hier, ce garçon ma largué dans la rue. Sous la pluie. Sans parapluie. Devant notre resto préféré. J’étais trempé. Il avait trouvé une fille sympa, et il préférait être avec elle plutôt qu’avec moi. Bien entendu il fut cruel, mais cela ne m’a pas dérangé. J’ai déjà vécu pire que cela, alors à quoi bon lutter puisqu’il me quitte?
    Lui, c’est un garçon, c’est un homme. Il est beau, il est jeune, il n’a plus mon âge. Il a toujours en lui tout ce que je veux et je l’aime encore, encore. Il a ce que je possède. Il ne veut plus ce que j’ai, mais après tout c’est pas grave, puisque je l’aime.
    Oui aujourd’hui encore je sais que je l’aime encore. Il hante mes pensées, il caresse mes nuits. Il corromps mes journées et travestit ma vie. Il la transforme lentement en mascarade infernale, et mon esprit devient de fou, fou, fou. Au fond de moi, j’ai sa présence. J’ai son aura. J’ai ce qui fait de lui ce qu’il est, et je sais aussi ce qu’il est devenu. Sans le moindre effort, je peux l’imaginer là, assis, à côté de moi, si fier et si beau. Je peux le sentir, le toucher, l’agresser, l’embrasser, et cela parce qu’il m’emplit encore de sa force, de sa voix, de ses muscles, de son corps. J’ai beau marcher pour tenter de la vider, ma tête est pleine de son souvenir, de son odeur. Une eau de toilette, un poil pubien, des baisers mouillés et des disputes aigres. Des années ont passé, mon désir de lui est intact. Le nez dans l’oreiller je sens encore l’odeur de sa sueur, de son parfum, de ses cheveux. J’ai encore son caleçon. J’ai encore son shampooing. J’ai encore sa tasse. J’ai encore tant de choses.
    De nos années ensembles, il ne m’a laissé que l’inutile. Préférant fuir avec l’essentiel et ne pas s‘encombrer des détails. L’histoire est drôle. Mon essentiel embarquant l’essentiel. Me laissant derrière avec moi-même, avec ma conscience, avec mon éveil. Ma solitude, et mon silence.
    Alors que suis-je sinon une enveloppe vide? Une enveloppe vide pourtant pleine de son néant? Une pauvre chose dénudée, enfouie, souillée, abandonnée, laissée pour compte? Oui, je suis tout cela et rien à la fois. J’ai envie de mourir et pourtant je ne me tue pas. J’ai envie de crier mais je ne le fais pas. J’ai envie de le tuer lui, mais je ne peux pas. Celui, que j’aime c’est lui, c’est un garçon. Il n’est plus si beau, ni si jeune, et il n’a plus du tout mon âge. Il avait en lui tout ce que je voulais et je l’ai perdu. Il avait tout ce que je désire encore et que j’ai perdu. Il l’a demandée en mariage cette année, et me voilà définitivement seul. En cela, je l’ai définitivement perdu.


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  • Quel est ce sentiment qui m’étouffe et me déchire? Qu’elle est cette chose qui m’étreint, m’enrobe, m’asphyxie? J’aimerais tant pouvoir crier, hurler ma rage, ma tristesse, ma honte à la face du monde! Vous laisser tomber tous, serait si bon, si libérateur! Mais où est le courage pour le faire? Où serait ma dignité si je le faisais? Car vous laisser gagner est inacceptable. C’est insupportable. Ca boue et ca fume au fond de moi, ca broie, hurle et crie, ca griffe, arrache et blesse. L’envie de pleurer est si forte que je suffoque, que j’étouffe, mais rien ne sort, tout reste là où c’est, au fond de moi où ça fait le plus mal. Pourtant ça enfle et gonfle. Ca veut sortir mais ça n’y parvient pas. J’ai envie de hurler! Si fort, si fort que j’en aurais la gorge déchirée, la voix brisée et le corps libéré, vide de la douleur que vous me causez. Quoi faire? Comme faire pour que cela s’arrête? J’ai été idiot, je le suis encore. Et pourtant, je devrais y être habitué. Je suis toujours celui qui se fait avoir, je le sais, et pourtant rien ne change jamais. Je suis toujours trop gentil, la bonne poire à qui l’on peut tout dire mais qui ne peut jamais rien dire, le garçon qui se déplace et se sacrifie pour les autres mais pour qui on ne bouge pas le petit doigt, celui qui comprend tout et tout le monde mais que personne ne comprend jamais, celui qui fait toujours tout pour les autres mais pour qui l’on ne fait rien. Lassitude, honte, fatigue, tristesse, chagrin, douleur, blessure… C’est ce que je suis mais que personne ne voit. Essayez toujours de comprendre, vous n’y parviendrez pas. Parce que je suis le seul, je suis l’unique qui saura toujours tout mais que personne ne pourra jamais comprendre, parce que je suis au-dessus de vous, et que vous, vous n’êtes rien.
    Allez tous vous faire foutre bande d’enculés, de toute façon je vous hais.


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    Je m’appelle Aloès, et je suis noir. Ou marron, ou chocolat au lait, ou café au lait, ou couleur feuille morte, ou crotte de chien, si vous préférez. Oui, oui, crotte de chien, je vous assure sans mentir que celle-ci m’a déjà été faite, et par une petite fille absolument charmante en plus. Oui, je sais ce que vous vous dites, mais que voulez-vous, les propos racistes de nos jours, sont tellement plus raffinés.
    Donc, comme je le disais plus haut, je suis noir, et franchement, je ne comprends pas en quoi cette formulation dérange les Blancs. Parce que, soyons clairs, les visages pâles ne sont pas blancs comme neiges. Ils sont beiges, rose, orange, ou jaunes, voire d‘autres couleurs encore plus improbables.
    Voilà un exemple tout en images :
     
    Cher frère blanc,
    Quand je suis né, j'étais noir,
    Quand j'ai grandi j'étais noir,
    Quand je vais au soleil je suis noir,
    Quand je suis malade je suis noir,
    Quand je mourrai, je serai noir.

    Tandis que toi homme blanc:
    Quand tu es né tu étais rose,
    Quand tu as grandi tu étais blanc,
    Quand tu vas au soleil tu es rouge,
    Quand tu as froid tu es bleu,
    Quand tu as peur tu es vert,
    Quand tu es malade tu es jaune,
    Quand tu mourras tu seras gris.

    Et après cela, tu as le toupet de m'appeler « homme de couleur » !
     
    Dingue non?


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