• Le fils des eaux et le prince trop courageux

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    Il était une fois, dans un pays lointain, un tout jeune prince qui jouait à la balle avec ses amis le long d’une rivière. De la naissance de ce prince, il avait été dit beaucoup de choses. Notamment qu’il aurait un funeste destin, mais qu’avant cela, il connaîtrait l’ivresse d’un amour pur inspiré par un être divin.
    Les astrologues avaient pourtant été formels, mais le roi Péthol et la reine Hyacinthe, tout deux dirigeants du royaume de Lovelia, n’avaient eut cure de leurs prédictions, tout entiers qu’ils étaient dans la contemplation de leur fils nouveau né.
    Prénommé Alaric, l’héritier du trône devint grand, fort et bien bâti. Fier et sûr de sa beauté racée, le prince était doté d’une généreuse crinière rousse, d’une magnifique paire d’yeux d’un vert d’eau cristallin, et d’une peau qu’il prenait soin de toujours tenir loin du soleil pour en garder la blancheur si laiteuse qui faisait tant le bonheur des dames à la Cour. Par bonheur, Alaric était d’un naturel calme et réfléchi, ce qui n’était malheureusement pas le cas de ses amis, les princes et frères Ménil et Salomonius. Car tout deux étant aussi bruns que lui était roux, ils étaient également aussi farceurs et téméraires qu’il était pondéré et responsable.
    Mais bien qu’ils soient attentifs au trajet de la balle, les trois amis, à cause d’une minute d’inattention, la firent tomber dans l’eau de la rivière qui l’emporta dans son courant, les privant tout trois de leur moyen de divertissement préféré.
    Le prince Alaric, qui était le plus courageux des trois, se proposa alors comme volontaire et plongea dans la rivière après s’être entièrement dévêtu. Mais pendant qu’il était dans l’eau, Ménil et Salomonius, qui n‘étaient pas à leurs premières farces avec le prince Alaric, chipèrent et cachèrent ses vêtements dans les fourrés, avant de s’en retourner chez eux le cœur gai. Confiants qu’ils étaient dans le fait que le prince Alaric reviendrait d’ici peu, victorieux avec la balle en main, et fou furieux de ne pas retrouver ses habits.
    Sauf qu’ils ne trompaient. Car ils étaient loin de s’imaginer que les prédictions annoncées tant d’années auparavant s’accompliraient. Ils ignoraient que jamais plus ils ne reverraient le prince, et que les prochaines années serait marquées par le deuil du prince héritier supposé noyé. Ils s’en voudraient à jamais de l’avoir abandonné dans les flots et passeraient le reste de leur vie à pleurer leur sort. Mais hélas, ce n’est pas ici le sujet de ce conte.
    Car pendant ce temps, le prince nageait encore et encore entre les roseaux et les têtards à la recherche de la balle perdue. Mais alors qu'il était près de la saisir, il fut emporté par un courant étrangement puissant, et il perdit peu à peu le contrôle de sa nage, lui rendant bientôt impossible toute tentative d’évoluer correctement ou de faire demi-tour pour regagner l’autre rive. Alors très conscient qu’il se noierait s’il continuait à se débattre ainsi, le prince tenta de garder le peu de souffle qui lui restait, et se laissa porter par le courant.
    Un long moment s’écoula au cours duquel, le prince Alaric manqua de souffle et se crut l’espace d’un instant au bord de l’asphyxie. Mais par un bienheureux hasard, quelque chose le ramena à la surface juste au moment où ses poumons commençaient à se remplir d’eau.
    En levant les yeux vers ce qui l’avait sauvé, le prince manqua de s’étrangler avec l‘eau qu‘il tentait tant bien que mal de recracher. Il avait devant les yeux, un magnifique jeune homme aux cheveux blond doré et aux yeux d’un bleu aussi limpide que le ciel. Il avait l’air d’un garçon normal, à ceci près qu’il avait la peau bleue, détail non négligeable qui donnait au prince l’envie de s’enfuir en courant, même s’il était très beau.
    L’inconnu dû sentir sa crainte, car il s’accroupit et s’éloigna doucement de lui.
    Hypnotisé par son étrange sauveur, le prince ne le quittait pas des yeux, et il se rendit bientôt compte que celui-ci était nu. En voyant cela, le prince rougit très fort, et il détourna les yeux du corps bleuté et étrangement attirant. Il le trouvait tout à fait bien fait, et la réaction de son corps attestait amplement cette approbation.
    En voyant la réaction du prince, l'inconnu rit doucement. Il y avait bien longtemps qu’il n’avait pareil humain s’aventurer aussi loin dans la nature. Il s‘agissait sans nul doute d‘un prince, et non des habituels paysans qui parvenaient jusqu‘à lui, car son attitude face à sa nudité était tout bonnement rafraîchissante!
    S’affairant dans la caverne où il avait jadis été forcé d’élire domicile, le jeune homme à la peau bleue entrepris de créer un foyer où l’humain pourrait se réchauffer, car il savait que ces êtres à la peau si pâle voyaient la température de leur corps baisser de façon significative dès qu’ils sortaient de la rivière. Il savait aussi qu’ils ne voyaient jamais d’êtres comme lui dans leur monde, et qu’ils étaient effrayés par son apparence lorsqu’ils le voyaient, alors il se tenait éloigné de l’humain. Il ne voulait pas lui faire peur. Chez lui, avoir de la visite était si rare!
    Alors qu’il voyait le garçon bleu s’affairer autours d’un âtre, Alaric qui lui aussi était nu, s’assit sur le sol et entoura ses genoux de ses bras pour se tenir chaud. Il remarqua qu’ils étaient dans une grotte, et que la rivière la traversait pour aller se jeter un peu plus loin dans un fleuve mesurant trois fois sa largeur.
    Devinant à la position de l’humain, que le froid commençait à gagner son corps, l'inconnu lui fit signe de s’approcher avant de s’écarter de lui laisser la place devant le feu. Il savait qu’il ne comprenait pas ce qu’il faisait là ni comment il y était parvenu, mais toutes ces explication arriveraient en temps et en heure. D’abord il lui faudrait des vêtements chauds, puis à boire et à manger.
    Le prince regardait le jeune homme à la peau bleue aller et venir dans l’espace étroit que formait la caverne, se demandant s’il s’agissait d’un rituel propre à son espèce ou s’il s’apprêtait à le faire rôtir à la broche. La peur le gagna doucement à cette pensée, et terrifié, il ne pensa à rien d’autre qu’aux moyens de s’enfuir.
    Mais bientôt il se rendit compte qu’il n’y avait pas de sortie de secours, à part la rivière qui s’écoulait paisiblement à ses pieds.
    L’idée de replonger dans cette eau glaciale et traitresse ne le tentait pas plus que ça, mais il lui faudrait y plonger la tête la première s’il ne voulait pas finir dévoré par un homme bleu!
    Il esquissait un pas timide vers le rebord, lorsqu’une voix chantante le fit sursauter : c’était celle du jeune homme à la peau bleue!
    - Bel humain, êtes-vous donc si pressé de vous en aller? Attendez au moins d’avoir suffisamment réchauffé votre pauvre corps gelé et d’avoir rassasié panse et gosier!
    Incroyable. Extraordinaire. Fascinant. Stupéfiant.
    Les épithètes manquaient au jeune prince pour qualifier ce qu’il croyait être impossible.
    - Vous parlez ma langue?
    L'inconnu rit doucement.
    - Je parle toutes les langues du monde jeune humain : celles de la nature, des sentiments, et des êtres vivants. Tout comme la pierre, l’air, la terre et le feu, je fais partie d’un tout. Il est donc naturel que je comprenne l’ensemble de ce qui m’entoure.
    Le prince lui lança un regard perdu.
    - Pardonnez-moi, mais je ne comprends pas.
    L’être bleu lui offrit un joli sourire.
    - Ce n’est pas grave, je vais vous expliquer. Mais avant mettez ceci et approchez-vous.
    Tout confus, le prince accepta sans rechigner les vêtements que le jeune homme lui tendaient avant de s’asseoir en tailleur devant le feu et d’attaquer son repas. Il ne savait pas vraiment ce qu’il engloutissait, mais il y mit de plus en plus d’entrain au fur et à mesure qu’il vidait son assiette et que l’être le resservait à sa demande.
    Il s’était comporté comme un vagabond qui n’aurait pas mangé depuis des jours, mais cela lui importait bien peu. Son estomac était plein, et le sommeil alourdissait ses paupières déjà presque fermées.
    L’être à la peau bleue offrit un large sourire au prince endormi, et céda à son tour au sommeil, créant par la même occasion, un rêve qu’ils partagèrent tout les deux.
     
    Ils se trouvèrent dans une clairière habitée par de nombreux animaux et couverte de verdure piquetée de fleurs multicolores. Car pour ne pas effrayer le prince une seconde fois, il avait choisi un paysage bien connu de celui-ci. Il savait que les humains préféraient ce qui était familier.
    Le prince, à présent vêtu de ses plus beaux atours, se pavanait dans la clairière, chantonnant un refrain que Dame Guenièvre avait composé spécialement pour lui la veille au soir.
    Il ne remarqua la présence d’une autre personne que lorsqu’il se retourna et se trouva face à elle.
    - Mais…Que faites-vous ici? Ne sommes-nous donc pas dans mon rêve?
    L’être bleu lui souris doucement.
    - Bien sûr oui. Mais afin de ne pas vous faire peur, j’ai préféré vous endormir et vous amener dans un endroit que vous connaissiez. Ne vous sentez-vous pas déjà plus à l’aise?
    Le prince, vexé de s’être fait manipuler, rougit d’un seul coup et s’emporta:
    - Je ne sais pas qui vous êtes, mais vous n’avez aucun droit d‘être dans ma tête! Sortez-en immédiatement Milord, et appelez-moi Sire comme tout le monde!
    - Je suis désolé petit prince, mais tous vos pouvoirs royaux n’ont pas d’effet sur moi. Je me nomme Katnis, fils des cours d’eau, des océans, et grand esprit de la forêt. Vous êtes tombé dans le courant de ma rivière alors que je prenais mon bain. Ce fût à la fois désagréable, mais aussi une bonne surprise.
    Katnis interrompit son monologue pour caresser doucement les ailes d’un papillon qui venait de se poser sur son épaule délicate.
    - La coutume veut qu’après chaque année bissextile suivant le solstice d’hiver, un humain tombe dans ce même cours d’eau, et devienne mon compagnon jusqu’à l’épuisement de sa vie.
    L’esprit de la nature leva alors lentement les yeux vers le prince et lui offrit son plus beau sourire avant de murmurer de sa belle voix chantante:
    - Et vous êtes visiblement cet élu, prince Alaric.
     
    Le prince se réveilla alors en sursaut, le cœur battant à tout rompre. Et tout entier glacé d’effroi, il se prit à espérer que ce qu’il venait de voir et d’entendre ne soit que le fruit de son imagination. Mais lorsqu’il vit Katnis ouvrir les yeux et qu’il sentit son si beau regard se poser sur lui, ses illusions furent soufflées comme le vent l’aurait fait d’un vulgaire fétu de paille.
    Sautant sur ses pieds comme s’il venait de se brûler, il pointa sur la créature bleue, un doigt accusateur.
    - Qui êtes-vous? Et comment connaissez-vous mon nom?
    Imperturbable, Katnis lui répondit calmement.
    - En ce qui concerne la personne que je suis, je crois que je viens de vous le dire sire. Et pour ce qui est de ma connaissance de votre nom, je l’ai appris par ce rêve que nous venons de faire en commun. Souvenez-vous, j’étais dans vôtre tête, je sais donc quelques petites choses sur vous depuis.
    A ces mots, le prince sentit la colère et la peur enfler en lui jusqu’à l’étouffer. L’envie de pourfendre cet être surnaturel de part en part avec son épée le démangeait atrocement, et ne pouvoir le faire - car il était désarmé et il n’y avait aucun objet tranchant dans la caverne - le mettait dans une rage incommensurable!
    Voyant dans quel état de fureur se trouvait le prince, Katnis esquissa un triste sourire.
    - Ils réagissent tous ainsi la première fois. Dès que les hommes qui me sont amenés apprennent la vérité sur leur destin, ils entrent toujours dans une colère noire et souhaitent m’abattre sur le champ. Je me souviens d’ailleurs de l’un d’entre eux qui avait essayé de me tuer avec une pierre. Mais comme je vous l’ai dit jeune prince, je suis une divinité de la nature, et cette pierre s’est contentée de m’éviter pour aller s’écraser le mur qui se trouve derrière moi. Elle ne m’a donc pas causé le moindre mal.
    Le corps tremblant d’une tension meurtrière difficilement retenue, Alaric fusilla la créature du regard et vociféra à son encontre :
    - Ne peut-on donc vous tuer, vermine? Me voilà à présent prisonnier de vous, et destiné à je ne sais quel existence de servitude malsaine! Vous ne pouvez imaginer avec quelle force je désire votre trépas!
    Blessé, Katnis baissa la tête, l’air malheureux.
    - Ô que si je peux l’imaginer, car bien d’autres avant vous, je viens de vous le dire, m’ont déjà menacé de la sorte. Mais tranquillisez-vous mon prince, je ne vous veux aucun mal, bien que cela me chagrine de voir que vous me portez pareille haine alors que je ne suis en rien responsable de ce qui vous arrive. Le Cycle de la Vie vous choisit pour vous unir à moi, alors que puis-je donc y faire? Je n’ai pas le pouvoir, ni le désir je vous l’avoue, de m’opposer à lui. Je ne suis que son serviteur. Et vous aussi.
    Ricanant de dérision, Alaric se mit à faire les cent pas dans la grotte.
    - Ainsi, vous dites que vous n’êtes pour rien dans le fait que je sois ici? Alors libérez-moi! Aidez-moi à retourner chez moi!
    Désolé, le fils des eaux détourna le regard.
    - Je… Je ne peux pas faire cela.
    - Vous ne pouvez pas ou vous ne voulez pas?
    Sursautant sous le rugissement du prince, le fils des eaux pinça les lèvres et leva les yeux pour affronter son regard. Le prince tressaillit.
    - Je ne peux pas! Avez-vous écouté ce que je viens de dire jeune prince? Je n’ai aucun pouvoir sur ce phénomène, tout comme je n’ai pas la possibilité de m’enfuir d’ici!
    Interloqué, le jeune prince sentit toute colère s’évanouir, progressivement remplacée par l’incrédulité.
    - Vous voulez dire que… Que vous êtes enfermé ici depuis… Depuis toujours?
    Embarrassé d’avoir tant parlé qu’il avait révélé son secret, Katnis grimaça.
    - En effet, mais… Ma situation est un peu particulière.
    - Et quelle est-elle?
    - Je…
    De plus en plus gêné, Katnis sentit ses joues se colorer d’une nuance de bleu plus foncée que celle de sa peau. Surpris de ce genre de manifestation si humaine de la part d’une divinité de la nature, Alaric sentit un sourire amusé étirer ses lèvres auparavant si pincées. Katnis rougissait! Ou plutôt…bleuissait.
    Et comme il n’osait terminer sa phrase, le prince l’encouragea. Alors il prit une grande inspiration et il raconta son histoire :
    - Je suis né de la mer et du vent petit prince. De ce fait, je dispose d’un caractère plutôt impétueux, et à l’époque où j’étais libre de mes mouvements, j’étais sujet à des crises de colère d’une violence rare. Mes pouvoirs dépassaient en force ceux de mes parents, et plus d’une fois, j’ai faillit causer la destruction de tout ce qui existe en ce monde. Mais un jour, je suis allé trop loin, et le Cycle, qui sait et voit tout, a décidé de me consigner ici, dans un endroit où nul ne pourrait souffrir par ma faute. J’ai passé de nombreux millénaires à pleurer ma solitude, et affligée par mon mal-être, ma mère a supplié que l’on allège ma peine. Ayant pris pitié de moi, le Cycle a répondu à sa prière, et c’est ainsi que s’est installée la coutume de celui qui devrait me tenir compagnie.
    Fasciné par son récit, Alaric se sentit touché par la condition de la divinité. Mais un point dans cette histoire n’était pas encore éclairci.
    - Mais cela signifie également ma mort n’est-ce pas? Vous m’avez dit que ceux qui vous étaient amenés restaient vos compagnons jusqu’à leur mort survenant lors de l’année bissextile suivante. C‘est donc qu‘ils ne vivaient que quatre années avant de…trépasser! Vais-je subir le même sort?
    Ne pouvant soutenir le regard si suppliant du jeune homme, Katnis détourna encore une fois le regard et dû se faire violence pour répondre.
    - Oui mon prince. Vous mourrez comme l’ont fait tous les autres depuis que cette coutume à été instaurée, car nul homme ne peut repartir sain et sauf après avoir vu un être supérieur.
    De nouveau hors de lui, Alaric laissa échapper un juron et vociféra :
    - Que vous soyez ou non une divinité de grand pouvoir, n’espérez pas que cela me satisfasse! Vous dites que nul homme ne peut s’enfuir d’ici, mais il existe une échappatoire! La rivière sera mon salut!
    Attristé par la colère du prince, et par la tournure tragique qu’avaient pris les évènements, Katnis murmura d’une voix brisée :
    - Je vous ait dit qu’aucun homme ne pouvait revenir d’ici sain et sauf! Et la rivière ne sera aucunement votre salut, mais votre perte prince Alaric. Vous parviendrez certainement à joindre une rive quelconque, mais cela sera au prix de bien des efforts qu’aucun homme ordinaire ne peut fournir, et vous serez mort, tué par les gardiens qui peuplent ces eaux, dès que vous toucherez terre!
    Les paroles de Katnis révoltaient profondément le prince, et sa rage enfla tant et si bien qu’il ne put la contenir longtemps et qu’elle explosa :
    - Et bien alors je mourrai! Je ne resterai pas ainsi assis à attendre tranquillement que le voile de la mort vienne prendre ma vie! Il y a longtemps, j’ai juré sur mon honneur de toujours me montrer digne de mon titre, et en tant que prince et chevalier, je me dois de lutter contre l’injustice et la couardise!
    Bouleversé, Katnis se jeta aux pieds d‘Alaric. Le suppliant par ses larmes et par sa voix sanglotante :
    - Mon prince, je vous en prie! Ne songez pas à mourir pour des raisons égoïstes alors qu’une autre vie dépend de la vôtre! Car j’appartiens à ceux qui me sont amenés tout comme eux m’appartiennent, et si vous mourrez, je mourrai aussi et la nature avec moi!
    Terrassé, Alaric tomba alors à genoux. Il se sentait écartelé entre son profond désir d’héroïsme et le devoir qui lui criait de se sacrifier pour que la vie de son hôte puisse perdurer. Son corps nu et frissonnant fut réceptionné par les bras doux et réconfortants du fils des eaux, et alors que l’angoisse l’envahissait, il sentit monter en lui un délicieux apaisement qui chassa ses craintes et rassura son âme.
    - Katnis, si j’accepte de rester à vos côtés, comment pourrais-je à nouveau me regarder dans la glace ? Car c’est faire preuve de lâcheté que de commettre pareil acte!
    A son tour, Katnis fût parcouru de frissons. Mais ceux-ci étaient agréables, et trouvaient échos dans son cœur palpitant. Qu’il y avait longtemps qu’un homme à la peau pâle ne l’avait pas ému ainsi! Il ne reconnaissait pas là les sentiments de l’amour, mais la fougue et le courage du jeune prince le transperçaient comme l’auraient fait mille flèches lancées sur une même cible, et cela lui donnait le tournis.
    Troublé plus que de raison, il murmura doucement à l’oreille du jeune homme, caressant sa chevelure d’une main tremblante.
    - Non mon prince, vous ne faites pas preuve de lâcheté en acceptant votre sort. Au contraire, cela est courageux et héroïque, car ainsi vous me permettrez de vivre. Ainsi la nature gardera toujours son équilibre, et je pourrais chérir votre souvenir toute ma vie durant.
    Sentant Alaric frémir entre ses bras, le fils des eaux le serra contre lui et chuchota :
    - Mon prince, cessez donc de lutter et résignez-vous. La loi des divins est ainsi faite, alors peut-être devriez-vous oublier votre colère, ou sinon, vivre ensemble ne sera pas de tout repos!
     
    A partir de cet instant, s’installa entre eux une sorte de paix factice, de statu quo qui ne trompait ni l’un ni l’autre, mais qui leur permettait de vivre ensemble dans la petite grotte sans que la moindre dispute ne vienne ternir le fragile équilibre qu’ils avaient réussi à instaurer.
    Bien sûr, Alaric était celui qui avait le plus de mal à se faire à l’idée que jamais il ne reverrait son château, les belles dames de la Cour et les prairies verdoyantes de son royaume. Tout comme il n’acceptait le fait de n’avoir plus que quatre années à vivre, ce qui lui rongeait les sangs comme la gangrène l’aurait fait d’un membre infecté.
    De son côté, Katnis était heureux d’avoir quelqu’un auprès de lui, même si ce quelqu’un était silencieux et refermé sur lui-même au point de ressembler aux pierres qui formaient la grotte. Il ressentait son mal-être aussi bien que s’il en avait souffert lui-même, et il n’aimait pas cela.
    Tout deux vécurent à ce régime pendant des jours. Puis au fil du temps, mes jours devinrent des semaines, et les semaines devinrent des mois.
    Le silence était devenu partie intégrante de leur train de vie, mais un matin, le jeune homme le brisa, et cela par une question très étonnante :
    - Katnis… Êtes-vous déjà tombé amoureux?
    Surpris, le concerné se tourna vers lui.
    - Non jamais. Pourquoi cette question?
    Le prince haussa les épaules.
    - Pour rien. C’était une pensée qui m’a soudainement traversé.
    - Je vois.
    Et depuis cet étrange échange, plus aucun mot ne fut échangé. Pendant plusieurs jours, Alaric et Katnis laissèrent les journées naître et mourir dans le même silence morose qu‘auparavant. Mais un matin, lors d’un petit déjeuner fait de fruits et de petits animaux, l’esprit de la nature brisa lui-même ce silence devenu bien trop pesant pour son âme.
    - Prince Alaric, comment vous est venue cette question sur l’amour?
    Surpris, le jeune homme faillit s’étouffer.
    - Je ne sais pas vraiment. Pour être honnête, je crois que j’avais été en train de penser à tous les hommes qui avaient partagé votre existence durant tout ce temps, et la question de savoir si l’un d’entre eux vous avait un jour fait battre le cœur, m’était tout naturellement venu à l’esprit.
    Levant les yeux vers l’être à la peau bleue, Alaric demanda d’un ton taquin.
    - Pourquoi cette question?
    Rougissant - ou plutôt bleuissant -, de surprise, Katnis détourna le regard et le focalisa sur une liane enserrant un rocher solitaire. Il ne s’était pas attendu à ce que qu’Alaric lui renvoie la question qu’il lui avait lui-même posée lorsqu’il l’avait questionné quelques jours plus tôt!
    Mais puisque le prince semblait manifestement être de cette humeur, il allait jouer le jeu, et cette fois, il était hors de question que cet horrible silence revienne s‘établir entre eux!
    Haussant les épaules d’un air nonchalant, Katnis posa un regard moqueur sur Alaric et lui lança d’un ton badin ou perçait le rire :
    - Pour rien. C’était une pensée qui m’a soudainement traversé.
    Etonné, Alaric prit le temps de se souvenir des propos de leur précédente conversation, et fronça les sourcils.
    - Katnis? Je sais que vous êtes un esprit de la nature et que par conséquent, vous m’êtes en quelque sorte supérieur. Mais seriez-vous en train de vous moquer de moi?
    Une lueur d’inquiétude traversa le regard bleu du fils des eaux. L’avait-il vexé? Pourtant telle n’avait pas été son intention!
    - Pas du tout mon prince, je cherchais juste à alléger l’atmosphère.
    Il y eu alors comme un moment de flottement entre les deux jeunes hommes… Avant qu’Alaric ne se laisse soudain aller à un grand éclat de rire qui résonna dans toute la caverne. Cet excédent de joie fit sourire Katnis, enfin le prince manifestait d’autres sentiments que la rancœur ou la tristesse!
    - Dieu du Ciel Katnis! Je ne savais pas que les esprits avaient le sens de l’humour! Rire ainsi est bien agréable, après tous ces jours maussades!
    Katnis sourit franchement, éblouissant presque le prince.
    - Oh oui! Comme je suis de votre avis!
    La soudaine bonne humeur des deux hommes fut comme un éclatant rayon de soleil dans un amoncellement de gros nuages noirs. Elle fut pour eux comme le déclic que leurs âmes respectives attendaient pour pouvoir aller à la rencontre de l’une et de l’autre. Et grâce à cet enthousiasme neuf que provoque la perspective d’une nouvelle personnalité à découvrir, ils s’ouvrirent l’un à l’autre avec une impatience croissante qui les laissa presque hors d’haleine. En dévoilant ainsi progressivement chaque parcelle de leur personnalité et de leurs intérêts communs, leur soif de connaissance de l’un et de l’autre devint très vite insatiable, et bientôt ni les jours, ni les semaines, ni les mois ne furent pas assez longs pour contenir tout ce qu’ils avaient à se dire, et les années passèrent sans qu’ils ne s’en rendent compte.
     
    Une nuit, alors que son corps était plongé dans le doux courant de la rivière, Katnis laissait vagabonder son regard sur les stalactites pointant hors de la voûte de la caverne. Deux années venaient de s’écouler, et il ne put s’empêcher d’être nostalgique.
    Depuis ce fameux matin où tout avait commencé et que le prince et lui s’étaient soudainement mis à parler de tout les sujets qu’ils pouvaient aborder, qu’ils soient généraux ou d’une précision sans faille, Katnis évoluait dans une atmosphère d’euphorie presque permanente, même s’il savait pertinemment que ce n’était pas fait pour durer. Une telle osmose entre un esprit divin de la nature et un humain n’avait rien de naturel, et tout de magique. Et pour son plus grand malheur, il savait que cette magie venait de lui, car c’était ainsi qu’il était parvenu à créer entre lui et ses promis, un lien agréable et profond qui leur avait donné envie de rester auprès de lui durant les quatre années qu’avaient duré leurs courtes vies.
    Mais pourtant, le fils des eaux ne souhaitait pas ensorceler le prince. Il ne désirait pas qu’il soit attaché à lui avec un dévouement maladif comme un chien l’aurait été de son maître, mais brûlait de l’avoir auprès de lui tel qu’il était : grand, fier, impétueux et insoumis.
    Car c’était ainsi qu’il l’aimait.
    Surpris par sa propre déduction, Katnis en perdit sa concentration et bu la tasse.
    Recrachant rapidement l’eau qui s’était infiltrée dans ses narines et sa gorge, il s’assit solidement au fond de l’eau et s’essuya le visage en murmurant d’une voix effarée:
    - Alors c’est donc cela…. Je suis amoureux d’Alaric.
    Frissonnant d’effroi, Katnis se recroquevilla sur lui-même et entoura ses jambes de ses bras parcourus de chair de poule. Une divinité ne pouvait aimer un humain! C’était un acte absolument interdit et si abominablement puni qu’aucun esprit ne se serait risqué à la chose! Il avait pourtant toujours bien prit soin de ne jamais laisser ses sentiments pour ses promis parvenir à un tel stade d’épanouissement. Mais à son corps défendant, il devait reconnaitre que le prince Alaric, aussi têtu et chevaleresque qu’il soit, avait ému son cœur de bien des façons, et de manière si subtile, qu’il n’avait pu en déceler les prémices… Mais quoi qu’il en soit - et cela le rassurait -, le prince ne pouvait partager ses sentiments, car un être aussi fier que lui ne pourrait accepter le fait d’aimer un homme, surtout s'il était celui qui le retenait contre son gré. Et puis, même si c’était le cas, son cœur et son âme ne seraient pas porteurs d’un amour sincère et véritable, car ce probable embryon de sentiments ne serait qu’un résidu causé par la magie qui les liait.
    Donc, dans tous les cas, le cœur du prince ne pouvait battre pour lui. Mais il aurait tellement voulu que cela soit possible! Retenant un sanglot, Katnis s’étendit sur sa couche et ferma étroitement les paupières, priant pour que le Cycle ne sache jamais rien du tumulte qui sévissait en lui.
    Quelques heures après que la révélation de ses sentiments pour le prince a plongé Katnis dans le plus profond des désespoirs, Alaric s’éveilla, comme à son habitude depuis deux ans, au son des doux clapotis de la rivière qui s’écoulait à ses pieds.
    Avisant Katnis qui dormait encore non loin de lui, roulé en boule sur sa couche comme un chat dans un panier, il tendit la main pour effleurer sa joue d’une caresse légère et aérienne.
    Après tout ce temps passé à ses côtés, le prince connaissait maintenant chacun des traits, chacune des expressions, et chacune des particularités de ce visage à la peau si joliment bleutée. Et tout comme il appréciait infiniment ce faciès divin, il appréciait de plus en plus le corps et la personnalité de Katnis, dont il découvrait chaque jour différents aspects.
    Depuis qu’il était devenu un homme, la question de savoir s’il aimait ou non ses comparses ne s’était jamais posée, car de tout temps, le sexe fort n’avait privilégié que les liens avec le sexe faible en son royaume. Toute son éducation à propos des choses de l’amour s’était faite autours des attraits féminins, et personne n’avait jamais remis ce fait en question. Jusqu’à aujourd’hui.
    Car ainsi allongé auprès de celui qu’il considérait auparavant avec haine et répulsion comme son geôlier, Alaric contemplait avec un plaisir infini le visage endormi de Katnis. Admirer le dessin délicat de ses yeux et de son nez, savourer le modelé sensuel de ses lèvres, et les courbes séduisantes de sa mâchoire fit gonfler son cœur d’un sentiment qui lui était si familier, pour l‘avoir tant de fois expérimenté, qu‘il ne fut même pas surpris lorsqu‘il l‘identifia.
    L’amour.
    Souriant d’un air tendre, Alaric resta longtemps ainsi, assis aux côtés de Katnis à le contempler d’un regard éperdu. Ce ne fût que lorsque celui-ci proche de l’éveil, s’agita dans son sommeil, qu’Alaric daigna bouger. Soulevant une mèche dorée barrant le front de son aimé qui s‘éveillait, il le salua d’une voix rauque.
    - Bonjour Katnis, que le jour te soit agréable.
    La réponse qu’il lui donna en retour ne fût qu’un murmure encore porteur des langueurs d’un sommeil encore récent.
    - Bonjour à toi également mon prince, et que le soleil en ton âme éclaire ta route. Mais, que fais-tu à mon chevet? C’est…inhabituel.
    Amusé, le prince se pencha vers l’être à la peau bleue et enfouit son nez dans son cou, s’étonnant de la douceur de sa peau et du temps qu‘il avait mis avant de s‘en rendre compte. Pensant qu’il aurait dû le faire bien plus tôt, il ne put retenir un sourire lorsqu’il le sentit frissonner contre lui.
    - Tout comme il est inhabituel chez toi de dormir autant Katnis. Pourquoi ce réveil tardif?
    Embarrassé par la situation et par son cœur amoureux bondissant de joie quant au comportement… lascif d’Alaric, le fils des eaux déglutit.
    - Je…. Je n’ai pas réussi à m’assoupir cette nuit.
    - Mmmh, et qu’as-tu donc fait tout ce temps?
    - Je… J’ai pris un bain. Dans la rivière.
    - Ah? Alors que dis-tu d’en prendre un avec moi ce matin? Il me serait agréable de sentir ton corps tout contre le mien.
    A ces mots, Katnis sentit les bras du prince emprisonner son corps dans une étreinte solide et chaude qui invitait à la paresse et au plaisir. Mais il rassembla toute sa volonté et résista.
    - Prince Alaric, pardonnez-moi, mais je ne comprends pas votre attitude. Pourquoi agissez-vous de manière aussi étrange? Cela ne vous ressemble pas!
    Le corps raidit par une soudaine tension, le prince se redressa et plongea dans le regard bleu de la divinité, un regard vibrant.
    - Je t’aime Katnis.
    Choqué, le concerné ne parvint pas à émettre le moindre son, se contentant de fixer son vis-à-vis avec effarement. Mais se méprenant sur les raisons qui poussaient Katnis à adopter pareil comportement, Alaric crut bon de se justifier :
    - Ne me demande pas comment tout cela est advenu! Il est vrai que je t’ai haï autrefois parce que j’étais emprisonné ici sans aucun espoir de revoir un jour la lumière du soleil. Mais tout cela, ce fût avant que mes sentiments ne changent! Et bien qu’il ne me reste que deux autres années pour te chérir, celles passées à tes côtés jusqu’à aujourd’hui, resteront de loin les plus belles que j’aie jamais vécues!
    Le cœur broyé par des sentiments contradictoires, Katnis ravala les propos qui lui brûlaient les lèvres et baissa les yeux. Parvenant à cacher la peine de son regard derrière un sourire éclatant, il s’approcha à son tour d’Alaric et se pendit à son cou, plongeant son regard bleu dans son regard vert.
    - Moi aussi je t’aime Alaric.
     
    Pendant longtemps et jusqu’à sa mort, le prince Alaric crut que les larmes versées par Katnis lors de sa déclaration avaient été causées par elle. Malheureusement, cela n’avait pas été le cas, car si Katnis s’était laissé pleurer, cela n’avait pas été de joie ou d’amour. Mais de tristesse.
    Car il n’avait jamais eu le cœur de lui avouer que cet amour - qu’ils vivraient plus tard avec un bonheur sans mélange - était en réalité le fruit de la magie qui les liait l’un à l’autre.
    Au fil du temps, les années passèrent, apportant avec elles la joie mais aussi la douleur. Alors que les derniers jours de ces quatre années, à la fois si courtes et à la fois si longues, le cœur d’Alaric savourait les dernier instants d’une vie passée au côté de celui qu’il aimait… Tandis que celui de Katnis saignait sans discontinuer.
    Jamais il n’avait tant souffert ni tant maudit sa condition d’esprit. Car ne pouvant s’unir à un humain, il avait menti pour permettre à une illusion, à un rêve de continuer à exister. Mais dans quelques jours, tout ce qu’ils avaient vécu ensemble pendant ces quatre années de plénitude allait s’effacer, comme l’étaient les traces de pas dans la boue vite recouvertes par la pluie des mauvais jours.
    Or cela, Katnis ne pouvait le permettre!
    S’allongeant près d’Alaric qui agonisait dans un sommeil agité, Katnis se fit la réflexion que ses parents - qu’il n’avait plus vus depuis des millénaires - allaient lui manquer. Il n’était pas certain que la réciproque soit vraie, mais il s’en moquait, car tout ce qu’il lui fallait, c’était l’amour de son prince.
    Ce qu’il allait entreprendre était bien sûr interdit, mais après cela, le Cycle ne serait plus en mesure de le punir. Se redressant sur un coude, Katnis adressa une prière muette aux divinités mortuaires qui l’entouraient, et au moment où Alaric expira, il posa ses lèvres sur les siennes, absorbant en son sein, l’âme chérie de son aimé.
    Chacun savait, dans le monde des esprits, que le mélange des âmes humaines et des âmes divines était fatal au corps de quiconque tentait pareil acte. Mais Katnis n’avait pas peur, au contraire, il était même confiant. Car sachant qu’en mêlant son âme à celle impure d’Alaric, tout son être tenterait d’expulser ce qui en résulterait, le tuant lui ainsi que l’existence même de la nature. Or Katnis avait trouvé la seule et unique solution pour ne pas que toute vie soit éradiquée : il allait les enfermer dans la pierre, permettant ainsi à leur amour de perdurer, sans qu’aucune vie à par la leur ne soit sacrifiée.
    Agonisant à son tour près du corps inerte d’Alaric, le fils des eaux laissa lentement s’effriter l’enveloppe corporelle qui emprisonnait son esprit - dorénavant sous la forme d’une boule d’énergie pure -, et la porta lentement vers un rocher tout proche où il l’enfonça avec peine. Et alors qu’il exhalait un dernier râle et s’effondrait sur le sol, la roche comme touchée par les ailes d’un ange, se mit soudain à luire, éclaboussant la caverne d’une lumière blanche aveuglante. Celle-ci, à l’image de leur amour destructeur, brûla tout sur son passage, ne laissant derrière elle que des cadavres de plantes calcinées et de pierres polies, avant de devenir entièrement blanche et de se mettre à pulser lentement, tel le cœur d’un corps au repos.
    Le corps des deux amants en revanche, fût réduit en poussière, et c’est ce que trouva en vestige le Cycle lorsqu’il vint inspecter les lieux bien des années plus tard. Et bien sûr, sa fureur explosa aux quatre coins du monde, secouant de ce fait la surface de la Terre par de très nombreux séismes. Sa rage n’eut d’égales que la tristesse de la mer qui pleura son enfant perdu durant des siècles immémoriaux, et la peine du vent son père qui souffla la tempête pendant des mois. A eux trois, ils refroidirent le monde à grande vitesse, recouvrant sa surface d’une étrange matière blanche et polaire - faite de l’écume de la mer, solidifiée par le vent et gelée par la colère froide du Cycle - que les nuages vomissaient en petits flocons.
    Ainsi, la fin de cette histoire ne fût pas si heureuse que le lecteur aurait pu l’espérer, et aucun des personnages ne vécut heureux et n’eut beaucoup d’enfants. Mais dès lors, et à chaque fin d’année rappelant à la nature la mort du fils des eaux, la neige, aussi blanche que la pierre - symbole et souvenir de cet amour impossible et pourtant indestructible d‘un esprit de la nature et d‘un humain au cœur pur - qui pulse encore dans la caverne ayant autrefois appartenu à Katnis, envahit le monde des hommes. Pour le meilleur et parfois pour le pire.

     

    Fin

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  • Commentaires

    1
    Moonlight
    Mardi 10 Décembre 2013 à 00:12

    J'ai adoré les 3 . franchement, tu m'impressionne princesse !!!

    2
    ionion
    Mardi 10 Décembre 2013 à 00:13

    Cet OS est magnifique j'en ai presque les larmes aux z'yeux c'trop meugnoooon par contre c'est le premier que j'lis j'ai cliqué dans l'ordre des mails donc voilà j'vais essayer de m'en faire un par soirs pasque là j'suis fatiguée (sans déconner --") enfin bref bravo pour le conte de fée même si j'avais déjà lu le début, tu ne m'as pas montré le meilleur Rire et je t'ai écrit un roman j'espère que tu apprécies Sourire

    3
    Leshaya
    Mardi 10 Décembre 2013 à 00:13

    Ooooh j'ai beaucoup aimé, surtout la fin c'est une très bonne idée tout ça, c'est comme si c'était une mythologie, limite faudrait raconter ça aux enfants l'hiver ^^
    Franchement très bien, je suis fatiguée mais je regrette pas d'être restée lire ça ^^

    (haha par contre la boule de lumière et les 2 cadavres ça m'a étrangement fait penser à Lost... Rire)

    4
    Lyhrra
    Mardi 10 Décembre 2013 à 00:14

    C'est superbe ! ^^
    la fin est magnifique ! Très bonne idée. je suis d'accord, on dirait un mythe, une légende...
    A raconter en hiver au coin du feu quand il neige...
    Faut bien vivre avec son époque !!! ^^

    5
    key
    Mardi 10 Décembre 2013 à 00:14

    J'aime beaucoup. Sourire très réussi. J'ai vraiment eu l'impression de lire un ancien conte créateur *_*. C'est très paisible et beau à la fois... Peut être que je vais raconter cette histoire à mes petits cousins à Noël...(enfin en version hétéro vu que bon "ne pas choquer les âmes pures" uu' ) Merci pour cette belle histoire en tout cas! ^^

    6
    Lif
    Mardi 10 Décembre 2013 à 00:15

    J'ai beaucoup aprécié cette ptite légende, c'est peut- être mon OS préféré d'ailleurs. Il est très beau et... paisible je dirais. Magnifique. T'as une imagination et une plume super!

    7
    Saki Hiôgahara
    Mardi 10 Décembre 2013 à 00:15

    Très beau conte ! superbement bien narrée et apprécié mais le prénom Alaric tu l'as péché ou ? parce qu'il me dit quelque chose, ce serait pas le nom de.....*recherche sur google* ah ben voilà !!! Le professeur Saltzman dans la série Vampire Diairies xD j'me disais bien que je l'avais entendu quelque part ce nom-là ! lol

    Bref très belle histoire même si la fin me gêne un peu dans la façon dont tu l'as écrit

    8
    GreatLunatic
    Mardi 10 Décembre 2013 à 00:16

    Bouhouuu ! J'en aurai versé une larme D':
    Très jolie histoire, avec un perso que j'ai plus apprécié que l'autre x) (Je trouve Alaric un peu... Macho ? au début, mais après il remonte dans mon estime !)
    J'aime pas la fin ! Parce que je préfère les Happy Ends (je suis trop sensible, ça me perdra !) mais bon, une fin moins heureuse mais superbe est quand même super sympa. J'ai beaucoup apprécié la conclusion :3

    9
    Kura
    Mardi 10 Décembre 2013 à 00:16

    J'ai trouvé ce "conte" magnifique, terriblement émouvant, et j'ai surtout adoré l'explication par rapport à la neige.
    J'ai lu aussi pas mal de tes autres OS hier soir mais je n'ai pas pris le temps d'y laisser de commentaires, désolé >///<
    j'en laisserai plus tard, promiiiis!
    J'adore ton style d'écriture, et ton imagination aussi!!
    J'ai découvert ton blog grâce à Human Yellow, c'est incroyable quand je vois qu'il y a des personnes comme vous qui écrivez aussi bien, vous êtes mes modèles! X)
    Bonne continuation,

    Kura

    10
    saitoo
    Mardi 10 Décembre 2013 à 00:17

    Ah ça m'a fait du bien de te lire en cachette en cours pour passer le temps. Alors là je suis surprise. Changment total de registre ! C'est très lyrique et t'as de la chance j'adore les histoires comptes, légende, mythologie et ainsi de suite. La fin est à la fois belle, mais perturbante. N'empêche c'est quand même un s*laud Katnis même si c'est pas voulu. Enfin c'était très beau. Ce qui m'a le plus marquée franchement c'est le décalage total avec le reste de tes fictions. Ca surprend agréablement lol

    11
    Mardi 10 Décembre 2013 à 00:18

    Les 3 sont géniaux mais le troisième est magnifique *^* triste mais pas amer ... j'ai pas de mots donc : waaaaaaaaa ! Merci pour ce conte <3

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