• Zacharie - La leçon de morale

    Zacharie

    « Je veux ton cul autour de ma bite »

    Ouais, bah, je serais tenté de dire « ou pas ».
    On est tous très nombreux à parler de sexe, de plaisir (bah oui, prendre son pied au détriment de l’autre de nos jours c’est primordial), de relation, de non-relation, de plan cul (ouais, ouais c’est bien les plans culs!), de pétage de plombs (s’cuse-moi mec mais textoter ta mère ou ta meuf après qu’on ait baisé ça l‘fait moyen quoi), mais au final on veut tous la même chose : le plaisir sans la contrainte.
    La contrainte.
    Un gros mot que nous essayons tous de contourner, de réduire en miettes ou à feu doux, d’effacer de notre esprit et de notre vocabulaire, mais que notre chienne de vie passe son temps à nous ramener sous le pif.
    Des fois je me rassure, je me dis que c’est pour accentuer le plaisir et que ça fonctionne comme toutes ces conneries en duos du genre blanc et noir, bien et mal, tristesse et joie. Mais au final ça reste quand même de la merde, y a rien à faire.
    Je m’appelle Zacharie (peut se lire Za! Chat-rit). J’ai 23 ans ou peut-être 40, après tout ça ne fait pas de différences. L'âge, c'est dans la tête comme on dit...
    D’ailleurs, pourquoi faut-il coucher pour être aimé? C’est véritablement agaçant. De nos jours, on doit tous passer par la case « coucherie » pour ne serait-ce que pouvoir envisager une relation dite « stable ». Ah bon? Et sur quoi se base cette soit disant relation « stable »? Sur un échange linguale, une pénétration anale (ou vaginale mais bon, moi je donne pas dans ces trucs-là), un mélange de fluides et d’émotions, des mots incohérents susurrés au hasard, des soupirs, des murmures, des cris, l’adrénaline?
    Que de la merde.
    On en vous à jamais dit qu’apprendre à connaitre la bite qui va vous baiser avant qu’elle ne vous baise est plus avantageux à long terme que de la baiser avant qu’elle ne vous baise?
    « Fume la vie avant que la vie ne te fume »
    Mouais, à croire que ça s’applique à tous les cas!

     

    La leçon de morale ou comment penser à la façon d'un conservateur dirigiste.

    Honnêtement, à quoi sert le sexe de nos jours?
    Certains répondent qu’il sert à se donner du plaisir, à partager un bon moment avec l’autre, à assouvir ses pulsions. Mais et les regrets dans tout ça? Ne sont-ils pas primordiaux?
    Dire à une personne qu’on ne couche pas, qu’on s’abstient, qu’on se réserve pour le mariage, qu’on attend l’être aimé qui nous prodiguera le même amour qu’on se destine à lui donner en retour, revient à passer pour un alien, un déséquilibré, un retiré de la société. Et pourtant, une vie d’abstinence, c’est tellement mieux! Sans le sexe, il n’y a pas d’embrouilles, pas de secrets, pas de regrets, pas de problèmes aggravés, pas de risques! Alors qu’avec le sexe, tout devient compliqué, tout s’enlaidit, perd de sa saveur. Parce qu’après le sexe avec untel, qu’est-ce qui reste? On se connait intimement, on a pris du plaisir, on recommence, on s’arrête, on assouvis encore et encore ses pulsions jusqu’à plus soif. Mais ensuite? On bâtit une relation? Et sur quoi? Sur du vide? Sur un simple échange de salive, de mouvements et de fluides divers? Ce genre de relation ne dure jamais. Construire sa vie en se basant sur une expérience physique ne mène à rien, c’est bien connu. Alors pourquoi tant d’obstination? C’est tellement mieux d’apprendre à connaitre la personne en esprit, en intelligence et en émotions d’abord! Ca évite tellement de souffrances et de désillusions. De regrets aussi. Car on peut déjà en avoir concernant tout ce qu’on a pas pu faire, tout ce qu’on ne fera jamais, ou ce qu’on aurait pas du faire. Mais avec le sexe, c’est pire. Si l’expérience tourne mal au lit, ou dans la vie de couple nouvellement installée, alors on regrette d’avoir partagé cette intimé avec force. On s’en veut, on s’en gifle le cœur et l’esprit, on le rumine jusqu’à n’en plus pouvoir, et après on sombre. C’est la déprime.
    Le sexe est une drogue qui rend accro, qui nous fait perdre la tête et toute notion de prudence et de rationalité. C’est d’ailleurs très dangereux pour le corps à cause des maladies, mais aussi pour le cœur à cause des peines d’amour. Il conduit à l’amertume. Pourtant, cette recherche infinie de plaisir peut se faire de façons tellement variées! Cuisiner et déguster le plat préparé, boire du bon vin, avoir de la bonne compagnie, écouter de la musique, sortir, être enlacé, lire un bon livre, faire des achats longuement attendus, recevoir des cadeaux, montrer de l’attention à l’autre, avoir la sensation du travail bien fait, remporter un victoire personnelle, rire, réconforter quelqu’un qui nous est cher ou non, aider son prochain, prier, chanter, danser, et j’en passe! Toutes ces choses sont des sources infinies de plaisir. Alors pourquoi vouloir en ajouter toujours plus? On dit généralement que le mieux est souvent l’ennemi du bien, joli dicton qui cache bien sa force, et pourtant, il est tellement réel! Les gens ne connaissent plus la retenue et la patience. Maintenant, il faut coucher pour être en couple, pour être accepté par les autres, pour être « dans la norme », pour se sentir aimé ou au moins en avoir l’impression ou la sensation. Mais où va le monde? Où sont passées les années que l’on passait à se connaitre avant de décider si oui ou non, l’autre était digne de soi? Si oui ou non, cela en valait la peine? Avant il y avait du respect dans le sexe, désormais, il n’y en a plus. Tout va vite, tout doit aller vite, et plus rien n’a de goût, ni de valeur. Paradoxal pour une si petite chose dont découlent de si grosses conséquences! Car on fait l’amour avant le mariage, si toutefois mariage il compte y avoir, et sans prévenir arrivent parfois les enfants! Et là que fait-on? On abandonne l’enfant à la naissance? On le garde et on l’élève n’importe comment? Sans amour? Sans attention? Sans temps? Sans considération? Ou alors on avorte? Je ne suis pas spécialement contre l’avortement, mais je hais l’idée d’une éducation bâclée, et pétrie de remord, de regrets, et de rancune. Encore une fois, nous retrouvons le regret. Lui sera toujours là, c’est une valeur sûre. Ces enfants accidents n’ont pas demandé à naître ici et maintenant, dans ce pays et à cette époque, de ces parents et de cette religion, de cette couleur de peau et de cette culture, de cette politique et de ce système. Alors le moins que vous puissiez faire parents inconscients, n’est-il pas de faire votre possible pour lui assurer le meilleur avenir qui soit? D’être certain qu’il aura à manger tous les jours et un foyer stable autour de lui? De veiller à ce qu’il ait tout l’amour nécessaire, ainsi que toutes les conditions de vie les plus confortables possibles? Elever ces enfants qui n’ont rien demandé et qui sont le fruit de votre incapacité à vous contrôler pour votre propre bien et le leurs est-ce trop vous demander? Et ne pensez-vous pas, que ces injustices ne seraient pas arrivées si vous aviez pris le temps de vous connaitre mieux chers adultes soi-disant responsables? Auquel cas, vous auriez su si vos caractères étaient faits pour s’entendre, si vos humeurs étaient faites pour se supporter, si vos ambitions étaient compatibles, et si vos goûts étaient accordés. Vous auriez pu ensuite savoir si le mariage était la meilleure option, si vous ne risquiez pas de divorcer au moindre coup dur, et si vos familles seraient unies par un même lien au lieu de s’entre-déchirer à la moindre dispute. Ne voyez-vous pas les bienfaits de l’attente? Ce genre d’assurance permet aux futurs enfants de ce monde de ne pas finir ensuite dans la tombe, dans la rue, dans les orphelinats, dans les maisons des grands-parents trop fatigués pour élever leurs petits-enfants avant qu’ils ne finissent à la DAS, ou dans d’atroces autres conditions que je ne préfère pas nommer ici. Attendre d’être sûr permet à ces enfants de ne pas vivre des vies merdiques qui les feront regretter d’être venus au monde, un monde qu’ils n’ont pas choisis, et qui ne leur à pas demandé leur avis.
    Qu’on en me dise pas que le sexe est une preuve d’amour, car dans ce cas, le monde entier s’aime, car tout le monde couche avec tout le monde. Les hommes entre eux, les femmes entre elles, les hommes et les femmes, les adultes et les enfants, les enfants entre eux, les animaux et les humains, les vivants avec les morts. C’est à croire que même de l’au-delà, le sexe dépasse toutes les frontières!
    Non, le sexe n’est pas une preuve d’amour, et pour cause, il n’a plus aucune signification. Alors qu’on ne me dise pas que faire l’amour revient à montrer à l’autre ses sentiments les plus profonds, car c’est que vous n’avez rien compris. Si tel était vraiment le cas, il n’y aurait pas autant de déviance à cause du sexe, et le vrai amour ne se révélerait qu’entre couples fermement unis et à jamais destiné l’un a l’autre.

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